Est de la RDC: devant le Conseil des droits de l’homme, Tshisekedi appelle à sanctionner le Rwanda ainsi que les auteurs des crimes et des violations du droit international 

Paul Kagame
Paul Kagame

En marge des travaux de la 52e session du Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies ouverts ce lundi 27 février 2023 à Genève en Suisse, le Chef de l'État Félix Tshisekedi a réitéré son appel à l'endroit de la communauté internationale à imposer des sanctions contre le Rwanda, agresseur de la RDC les rebelles du M23. 

"C'est pourquoi, il est impérieux de mettre fin aux aventures guerrières du Rwanda à l'Est de la République Démocratique du Congo pour créer les conditions objectives de réalisation des actions en faveur de ses valeurs universelles pour lesquelles de tout le temps dans le monde les peuples se sont battus jusqu'au sacrifice suprême. On ne peut pas prétendre défendre l'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales en République Démocratique du Congo tout en laissant progresser l'agression de ce pays par le Rwanda et les massacres de ses populations par des groupes armés terroristes", a lancé Félix Tshisekedi dans son discours de circonstance

Et d'ajouter :

"Il est temps que la communauté internationale en particulier les Nations-Unies sanctionnent les auteurs des crimes et des violations du droit international en République Démocratique du Congo et les contraignent davantage à exécuter le plan de Paix issu des processus de Nairobi et de Luanda plans avalisés aussi bien par l'Union Africaine que le Conseil de Sécurité de l'ONU"

Par ailleurs, Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo a indiqué que son pays attend de ses partenaires le soutien pour restaurer la paix à l'Est et son appareil judiciaire.

"Dans le même sens, l'État à travers son système judiciaire et son administration est l'instrument principal de la garantie de jouissance et d'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Il n'y a d'État et de pouvoir judiciaire que pour garantir à tous leurs droits et libertés dit-on. C'est pourquoi, la République Démocratique du Congo attend de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux l'appui à ses efforts afin de restaurer l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire national et réformer profondément son appareil judiciaire tant dans ses structures qu'en ce qui concerne ses animateurs. C'est bien de dénoncer les violations des droits et des libertés fondamentales mais c'est encore mieux de contribuer à l'amélioration du rendement des mécanismes et institutions chargées de leur protection et promotion ainsi qu'à leur enracinement dans les cultures sociales notamment par une plus grande spécialisation de la société civile et la formation des administrations publiques concernées", a poursuivi Félix Tshisekedi.

Avant le récent sommet de l'Union africaine (UA), les chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) ont de nouveau appelé à "un cessez-le-feu immédiat" et demandé un "retrait de tous les groupes armés d'ici le 30 mars" dans l'est de la RDC. Mais au lieu de préparer leur retrait, la rébellion poursuit son offensive en conquérant de nouveaux territoires. 

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui est corroboré par des experts de l'ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende. Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu'à présent, ont été lancées, notamment par l'EAC, qui a créé une force régionale censée s'assurer du retrait du M23 des positions conquises depuis un an. 

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Clément MUAMBA