Tshopo : le BCNUDH souligne les avancées majeures dans la recherche d'une solution pacifique au conflit Mbole-Lengola

La Croix-Rouge recense les déplacés de Lowa à leur arrivée à Ubundu/Ph Ernest Mukuli.

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dit avoir noté des développements importants dans la recherche d'une solution pacifique au conflit entre Mbole et Lengola dans la province de la Tshopo. 

Dans une note destinée à la presse dont une copie est parvenue jeudi 16 janvier 2025 à ACTUALITE.CD, le BCNUDH note l'organisation du forum sur la paix et la tenue des audiences foraines contre les auteurs des différentes atrocités à la base de déstabilisation de la province près de deux ans après l'éclatement du conflit.

"Le BCNUDH salue la visite du Chef de l’Etat dans la province de la Tshopo le 23 octobre 2024 et l’organisation du Forum de Paix, Sécurité et Développement lancé par le Vice premier Ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières du 17 au 19 décembre, auquel toutes les communautés en conflit ainsi que le BCNUDH ont été associés. Le BCNUDH reconnait aussi les efforts du FONAREV, qui, depuis le 28 août 2024, apporte un soutien logistique et financier pour l'organisation et le déroulement des 
audiences foraines en procédure de flagrant délit ainsi qu’un soutien juridique et judiciaire à environ neuf victimes dans le cadre de ce conflit. Le BCNUDH a assuré le monitoring de ces audiences foraines", dit le BCNUDH dans le document précisant que ceci fait suite au plaidoyer mené auprès des différentes autorités provinciales et nationales.

Dans le même registre, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) note également l'annulation des contrats de CAP-Congo en raison des soupçons sérieux d'irrégularités, tout en permettant à la société de poursuivre ses activités, ce qui pourrait contribuer au développement économique de la région et aux réparations pour les victimes.

"Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, 44 personnes ont été arrêtées, 13 ont été acquittées et 31 condamnées par la justice militaire au premier degré pour terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d'armes de guerre. Parmi les condamnés, un agent de la PNC et un militaire des FARDC ont été condamnés à 5 ans de prison, respectivement pour violation de consigne, désertion simple et violation de consigne et terrorisme. Cinq détenus ont été condamnés à la peine de mort pour terrorisme et participation à un mouvement insurrectionnel et les autres ont été condamnés entre 5 à 20 ans de prison", ajoute le BCNUDH dans le document.


Au mois de décembre de l'année dernière, les contrats controversés de la compagnie agro-pastorale du  Congo ont déjà été annulés, a annoncé à Kisangani, Acacia Bandubola, Ministre d'État, ministre des affaires foncières. Elle a d’ailleurs visité ladite compagnie dans le secteur de Lubuya-bera, sur la rive droite du fleuve Congo. Acacia Bandubola a fait cette annonce devant les autorités politiques de la Tshopo, la société civile et les agents de CAP Congo. « Les contrats avaient déjà été annulés », a dit la ministre d'État. Toutefois, les activités de CAP Congo restent en cours. L'entreprise a un contrat d'occupation de 4 000 hectares.


Les contrats tombent pour incompétence de l'autorité qui l’avait signée. Une harmonisation avec les dispositions légales et les lois doit être faite.  

«Nous allons signer un nouveau contrat en accord avec la loi et dans le respect de la réglementation », a martelé la ministre.

 Selon des avocats qui dénonçaient l'existence illicite de CAP Congo, l'ex gouverneure de la Tshopo, Madeleine Nikomba avait signé 20 contrats d'occupation provisoire. Ils signalaient la fraude avant de demander l'annulation des contrats.

Depuis le début du conflit, le BCNUDH rapporte qu'au moins 303 civils ont été victimes des graves violations et atteintes aux droits de l’homme dans le cadre du conflit intercommunautaire opposant les Mbole et Lengola et leurs alliés respectifs depuis février 2023. Selon les sources gouvernementales et humanitaires, au moins 107,000 personnes ont été déplacées à cause du conflit et vivent dans des conditions très précaires dans trois sites des déplacés dans la ville de Kisangani et dans la commune de Lubunga.

Clément MUAMBA