RDC: Le fait de ne pas avoir traduit en justice les commandants du M23 pour des crimes de guerre passés leur a permis de se livrer à de nouveaux abus aujourd’hui (Human Rights Watch)

Human Rights Watch a apporté son témoignage sur la résurgence du mouvement armée M23 en RDC. Le 14 juillet, Ida Sawyer pendant son exposé à la Commission Tom Lantos des droits de l'homme, une coalition de la Chambre des représentants des États-Unis, a indiqué que fait de ne pas avoir traduit en justice les commandants du M23 pour des crimes de guerre passés leur a permis de se livrer à de nouveaux abus aujourd’hui. L’organisation note que le M23 a délibérément tué au moins 30 civils dans les zones placées sous son contrôle depuis la mi-juin.

Ida Sawyer a souligné  le travail réalisé à l’époque par les États-Unis, sous la direction de l’ancien Envoyé spécial pour les Grands Lacs, Russ Feingold, qui avaient joué un rôle essentiel pour mettre fin à la menace posée par le M23 en 2013, notamment en faisant pression sur le Rwanda pour qu’il arrête son soutien à ce groupe armé, précipitant ainsi sa défaite et forçant ses dirigeants à fuir au Rwanda et en Ouganda. 

« Mais ses dirigeants sont restés en liberté, protégés effectivement de la justice par les gouvernements rwandais et ougandais, bien que nombre d’entre eux figurent sur les listes de sanctions des États-Unis et de l’ONU et soient visés par des mandats d’arrêt congolais pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a t-elle déploré.

Contexte 

Ce mouvement armé est également accusé par les FARDC d’avoir abattu un hélicoptère de la MONUSCO. Pour Kinshasa, ces combattants sont soutenus par Kigali, ce que démentent les autorités rwandaises. Face à la puissance de feu du M23 et de ses alliés, Kinshasa déploie sa diplomatie. Les autorités congolaises espèrent une plus grande implication des pays de la région pour parvenir à mettre fin à cette crise. Des émissaires de Kinshasa se sont notamment rendus à Kampala et ont rencontré Yoweri Museveni. Le dirigeant ougandais se positionne lui en faveur d’une résolution politique, c’est-à-dire un cessez-le-feu suivi d’un dialogue entre congolais. Kinshasa attend également le déploiement de la force régionale décidée par la communauté de l’Afrique de l’Est. Jusque-là, aucun calendrier de ce déploiement n’a été dévoilé encore moins les moyens de cette force à laquelle sera exclue le Rwanda.