Massacre de Djugu : pour Delly Sessanga, il est temps de prendre la décision politique de sortir de l'état de siège qui a montré ses limites

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Delly Sessanga, député national et Président du parti Envol

Le député national Delly Sessanga s'est dit attristé par le massacre perpétré le week-end dernier par les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) contre la population civile près de Mongbwalu, dans le territoire de Djugu, en Ituri.

Pour le président du parti Envol, ce énième massacre traduit l'impuissance de l'État congolais à protéger sa population et leur bien. C'est la raison pour laquelle il estime que le temps est venu pour lever l'état de siège décrété il y a un an.

" Je ne peux cependant manquer de relever qu'à notre tristesse se mêle les sentiments de colère et de révolte. Révolte, face à l'impuissance publique de notre gouvernement à garantir à nos concitoyens le plus élémentaire des droits de l'homme : la sécurité des personnes et de leurs biens. Au-delà de toute propagande et d'une posture devenue intenable, l'état de siège a montré ses limites. Il est temps de prendre courageusement la décision politique d'en sortir ! Le maintien de l'état de siège participe de la politique de l'autruche. Elle nous voile la face sur l'ampleur de ce désastre et nous détourne des vrais problèmes et de la recherche des solutions durables", a déclaré l'élu de Luiza dans la province du Kasaï centrale.

Au moins 35 personnes ont été tués dans l'attaque armée du week-end dernier qui visait une mine d'or. Au moins 19 autres personnes ont été blessées.

Contexte

Président de la République, Félix Tshisekedi, a annoncé une table ronde sur l'état de siège. Ces assises réuniront le Gouvernement, les élus du Nord-Kivu, de l’Ituri et l’Armée pour décider de l’avenir de l’état de siège en vigueur dans ces deux provinces.

Proclamé le 3 mai 2021 et entré en vigueur 3 jours après, l'état de siège à totalisé, ce 6 mai 2022, une année jour pour jour. Les gouverneurs militaires ont été désignés à la tête des provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu pour assurer la gestion des affaires et des opérations. Il a été renouvelé 23 fois jusqu'à ce jour. Le dernier vote à l'Assemblée nationale s'est fait sans les élus de l'Ituri et ceux du Nord-Kivu.

Ivan Kasongo