Loi électorale : les élus de l'Union Sacrée dénoncent un dialogue sollicité par le FCC visant la non tenue des élections dans le délai constitutionnel et le partage du pouvoir sans le concours du peuple

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Les députés nationaux membres de l'Union Sacrée de la Nation (USN) disent avoir suivi non sans surprise la déclaration des députés nationaux du Front Commun pour le Congo (FCC) en rapport avec le processus électoral en cours en République Démocratique du Congo.

Le FCC, famille politique de Joseph Kabila Kabange, refuse de participer au débat et à l'adoption de la loi électorale et exige un dialogue en dehors du parlement. Pour les élus acquis à la cause du Président Félix Tshisekedi, ce dialogue ne vise que la non tenue des élections dans le délai constitutionnel et le partage du pouvoir sans le concours du peuple.

"l'Union sacrée de la nation s'inscrit dans le schéma constitutionnel et ne peut donc compromettre les valeurs démocratiques pour lesquelles elle s'est battue et séparée du FCC et auxquelles elle demeure fermement attachée. Elle réaffirme l'engagement ainsi que la détermination du Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo maintes fois réitérés, pour l'organisation de meilleures élections que le pays n'a jamais connues en trois cycles c'est-à-dire des élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées et ce, conformément à la Constitution, aux lois pertinentes et aux bonnes pratiques en la matière" disent les députés nationaux de l'Union sacrée représentés par les bureaux des groupes parlementaires dans une déclaration faite samedi 16 avril 2022 au Palais du Peuple.

Aussi, ils ont relevé que la loi électorale actuellement en vigueur est un héritage du front commun pour le Congo seul alors que la proposition de sa modification actuellement en discussion à l'Assemblée nationale n'est pas l'oeuvre de l'union sacrée mais plutôt celle de l'opposition à l'époque où FCC et CACH étaient en coalition. Pour eux, l'attitude actuelle du FCC est malhonnête et vise à tromper l'opinion sur ses motivations cachées.

"Le Bureau de l'Assemblée nationale a porté au calendrier de la session de mars 2022 la discussion relative à la proposition de la loi électorale; lequel calendrier a été adopté par la conférence des Présidents dont ceux du FCC et adopté par l'Assemblée plénière. En outre, l'Honorable Président de l'Assemblée nationale a indiqué lors de la plénière du jeudi 14 avril courant consacrée à la présentation de la proposition de modification de la loi électorale qu'il suspendait le débat pour un délai d'une semaine. Ceci pour permettre les discussions entre les groupes parlementaires de la Majorité et ceux de l'Opposition afin d'aboutir au consensus pour les dispositions qui le requièrent. L'Honorable Président de l'Assemblée nationale a, en outre, ouvert la porte aux contributions de toutes les forces vives de la République en demandant à ceux qui le veulent de déposer au Secrétariat de son Cabinet leurs documents", ont-ils souligné dans leur déclaration.

Pour les élus de l'union sacrée, il est hors de question que la loi électorale soit discutée en dehors du Parlement.

"Nous prenons le peuple à témoin sur l'attitude antidémocratique du FCC qui à proprement parler tant à bloquer le processus électoral et à pérenniser la culture du glissement et des dialogues de partage du pouvoir. En effet, appelons le FCC au respect des principes démocratiques et lui rappelons sa responsabilité historique sur les dérives auxquelles peut conduire sa stratégie de blocage des institutions",ont-ils recommandé.

Débuté jeudi 14 avril 2022, le débat sur la réforme de la loi électorale va à nouveau se poursuivre le mercredi 20 avril prochain. D'après Christophe Mboso, président de l'Assemblée nationale, l'objectif de ce long temps mort est de permettre d'abord le retour des députés nationaux du Front Commun pour le Congo (FCC), qui ont boycotté la plénière de ce jour. Ces élus proches de Joseph Kabila dénoncent le manque de consensus sur la question de la loi électorale avant d’en débattre en plénière. Cette trêve permettra aussi aux groupes parlementaires de se concerter afin de lever des options sur différentes propositions.

Clément MUAMBA