Annoncé pour être un gouvernement " resserré" au niveau de sa taille et d'ouverture à d'autres forces socio-politiques, le gouvernement Suminwa II y compris elle-même la cheffe de l'exécutif central, compte toujours 54 membres comme la précédente équipe gouvernementale,la première du second mandat de Felix-Antoine Tshisekedi à la tête de la RDC.
Selon l'ordonnance lue par Tina Salama, Porte-parole de Félix-Antoine Tshisekedi, l'équipe est composée de six vice-premiers ministres, douze ministres d’Etat, 24 ministres, 5 ministres délégués, et 6 vice-ministres. Alors qu'il existe un nombre élevé de ministres reconduits, certains ajustements ont été opérés par Félix Tshisekedi et Judith Suminwa sans oublier des nouvelles figures.
À titre indicatif, les principales entrées, l'on peut citer l'ancien premier ministre et député national Adolphe Muzito prend les rênes du ministère du Budget élevé désormais à la Vice Primature, l'opposant et ancien candidat Président de la République Floribert Anzuluni va succéder à Didier Manzenga à la tête du ministère de l'intégration régionale. Pour sa part, Guillaume Ngefa-Atondoko, ancien chef des droits de l’homme de l’ONU au Mali, expulsé en 2023 prend la tête du ministère de la Justice et Garde des Sceaux censé poursuivre avec les réformes susceptibles de guérir la justice Congolaise.
À la veille de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2025 , ou Conférence des Parties à la CCNUCC communément appelée COP30 prévue en novembre à Belém, au Brésil, Ève Bazaiba Masudi doit céder le ministère de l'environnement et développement durable à Marie Niangé Ndambo qui devra conduire la RDC à ces assises. Jean-Lucien Bussa qui poursuit sa longévité dans l'exécutif central va désormais diriger le ministère de l'aménagement du territoire et cédera celui du Portefeuille à Madame Julie Mbuyi Shiku.
Dans le même registre, Léonie Kandolo Omoyi devra céder le ministère du Genre, Famille et Enfant à Madame Micheline Ombahe, John Banza Lunda succède à Alexis Gisaro à la tête du ministère des Infrastructures et Travaux Publics, Grâce Emi Kutino fille du Révérend Pasteur Kutino Fernando devient ministre de la Jeunesse et Éveil Patriotique, et Eliezer Ntambwe est nommé ministre délégué à la Défense et aux Anciens combattants.
La réduction du train de vie des institutions aux oubliettes
La taille éléphantesque du gouvernement Suminwa II vient une nouvelle fois relancer le débat sur la réduction du train de vie des institutions. Souvent chanter par les dirigeants mais peine à se matérialiser dans la pratique. En date du vendredi 11 juillet 2025 à Kinshasa,le Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS), membre de la structure "Le Congo n’est pas à vendre" (CNPV), a animé un atelier de sensibilisation autour de son rapport sur la réduction du train de vie des institutions publiques et politiques. Cette activité a réuni les membres de la Lucha, de Filimbi, ainsi que quelques étudiants.
Au cours de cette activité, l’orateur du jour, Grégoire Kilosho, membre de UNIS a rappelé le manque flagrant d’une réelle volonté politique pour la mise en œuvre de cette mesure, telle qu’évoquée dans ce rapport publié au mois de février de l’année en cours. Ce rapport indique que, pour le premier semestre de l’exercice budgétaire 2024, les ministères ont consommé excessivement au-delà du crédit initial voté au Parlement, soit 112 281 627 USD, tandis que les institutions en ont consommé 76,30 %, soit 176 146 292 USD, par rapport à leurs prévisions initiales.
Dans son exposé, il avait signalé que, malgré l’augmentation du budget comparé au régime de 2018, la condition sociale de la population congolaise demeure inquiétante. À cette occasion, Jacques Issongo, militant de la Lutte pour le changement (Lucha) et membre du CNPV, a invité la jeunesse à une prise de conscience pour changer ce narratif.
Timide ouverture à d'autres forces socio-politiques
Alors que la nouvelle équipe gouvernementale s’apprête à commencer le travail, des voix s’élèvent dans l'environnement sociopolitique congolais pour demander la tenue d’un dialogue national inclusif sous l’égide de la CENCO et de l’Église du Christ au Congo, dans le cadre du projet « Pacte social pour la paix ». Pour ses promoteurs, les initiatives diplomatiques régionales et internationales ne suffisent pas à résoudre la crise sécuritaire et les tensions internes.
Selon plusieurs observateurs et au regard du nombre élevé des ministres reconduits dans le gouvernement Suminwa II, celà démontre que l'ouverture tant promise à d'autres forces socio-politiques de la République Démocratique du Congo n'est pas au rendez-vous d'autant plus que la branche de l'opposition dite " radicale" notamment les camps de Martin Fayulu, Moïse Katumbi Chapwe, Delly Sesanga, le Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila Kabange et autres ont décliné l'offre, préférant avant toute initiative de formation du gouvernement de commencer par un dialogue national avec toutes les forces socio-politiques sous l'égide de l'église catholique et l'église protestante.
Avant la sortie de ce gouvernement, Félix Tshisekedi, Chef de l'État en sa qualité de haute autorité de référence avait réuni le présidium de sa famille politique autour de la marche du pays. Le gouvernement étant l'émanation de l'Assemblée nationale, l'Union sacrée de la nation via ses organes dans les institutions avait promis d'accompagner le gouvernement Suminwa II, le deuxième gouvernement du second mandat de Félix Tshisekedi à la tête du pays.
Clément MUAMBA