Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint leur plus haut niveau élevé jamais enregistré avant. D'après le sondage effectué par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cette hausse s'explique par l'impact de la guerre Russo-Ukrainienne, qui bouleverse les marchés avec un risque de crise mondiale. L'économie congolaise n'est pas épargnée par cette crise. De la flambée des prix des produits de première nécessité à la pénurie de carburant, le constat est amer dans les marchés de Kinshasa.
Comment la RDC peut-elle s’en sortir ? D'après Al Kitenge, analyste économique, la RDC peut optimiser la manière de réagir face à cette crise.
« On peut optimiser la manière de réagir sur cette question. La première de chose, c'est d'essayer de diminuer la consommation pour être en mesure d'allonger notre couverture. Deuxième de chose, c'est de se dire que dans le court terme que dans des situations difficiles, il faut envisager de pouvoir résoudre des problèmes difficiles », a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD, faisant sa lecture de la situation.
A l’en croire, la récente crise économique due à la pandémie de Covid-19 devrait nous apprendre un peu plus à gérer ce genre de situation. « La plus grande leçon que nous avons dans cette situation, c'est notre impréparation légendaire quand un choc externe arrive. Nous avons eu la COVID-19, aujourd'hui nous avons cette guerre. Nous ne nous sommes pas préparés à résister ».
Al Kitenge invite les dirigeants du pays à repenser le secteur économique, en l'adaptant aux différentes éventualités.
« Les deux chocs devraient pousser les autorités à repenser le secteur économique. Deux choses nous manquent : la première, c'est la réserve stratégique générale. Nous avons une institution mais elle est vide, elle n'est pas alimentée. Elle n'a ni les carburants nécessaires, ni les médicaments, ni la nourriture pour être en mesure ne serait-ce que de résister trois, quatre mois le temps de prendre les dispositions. La deuxième de chose, c'est la structure même de notre économie. Nous sommes une économie informelle et extravertie. C'est très grave. Informelle parce qu'il y a beaucoup de gens qui vivent au quotidien avec des petites dettes limitées. Ce qui est complètement inutile et détruit le tissu économique. Extraverti parce que nous importons toute la nourriture. En cas de choc alors que tout le monde se recherche sur lui-même, nous, nous n’avons pas de stocks parce que simplement tous essaient d'assurer leurs propres arrières. Ce sont des faiblesses notoires auxquelles nous devons être en mesure de donner des réponses. Ces deux chocs que j'ai cités, la Covid-19 et la guerre devraient nous faire comprendre qu'on devrait repenser de manière stratégique notre économie », a-t-il ajouté.
Face à cette réalité qui fait craindre le monde, le gouvernement congolais envisage mettre un terme à la subvention de manques à gagner des grandes entreprises en l’occurrence les miniers en vue de se concentrer sur la population. Le Premier ministre, Sama Lukonde, a instruit la prudence dans la gestion des dépenses publiques afin de dégager les ressources adéquates, susceptibles de faire face aux multiples retombées issues de cette crise qui frappent le secteur économique de la RDC.
Ghislaine KANDA