Les conséquences de la crise russo-ukrainienne sont inévitables également en Afrique. La RDC subit déjà ce choc à travers ses partenaires commerciaux touchés par la crise actuelle dans le secteur des hydrocarbures. L’effet est fortement ressenti depuis le week-end dernier à Kinshasa où plusieurs stations-service n’ont pas vendu de carburant lundi et mardi.
Mais le pays qui possède des gisements de pétrole n’exploite pas ces potentiels. Mercredi, le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu a indiqué que la RDC va lancer des appels d'offres pour l’exploitation d’une dizaine de blocs pétroliers en vue de réduire la dépendance extérieure.
“Sur les 100% des hydrocarbures dans notre pays, seulement 4,5 % sont exploités et 95,5% jusqu'à ce jour sont encore sous le sol. Pour exploiter, ça demande beaucoup d'argent. Nous ne sommes pas en mesure de raffiner la quantité de pétrole sur place et puis si nous raffinons, nous allons travailler en perte, le mieux est d'acheter à l'extérieur. Pour pouvoir régler cette situation, nous allons lancer les appels d'offres, ceux qui ont des moyens vont choisir des blocs et nous allons signer ce qu'on appelle de CPP (contrat de partage de production) à partir de ça l'État aura des moyens financiers et il y aura production et cela peut nous permettre de nous lancer aussi au raffinage. Nous allons mettre 16 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers”, a annoncé Didier Budimbu au cours d’un point de presse.
Le gouvernement envisage également la redynamisation de la Société congolaise des industries de raffinerie (SOCIR).
“À l'époque, SOCIR était là pour le raffinage mais aujourd'hui elle n'est plus en mesure de le faire faute de la faible production interne, elle s'est beaucoup concentrée à la logistique. Lorsque les navires arrivent avec des produits, c'est elle qui s'occupe des navires et fait le stockage jusqu' à la livraison depuis Matadi, Ango Ango dans la province du Kongo Central via SEP Congo”, a-t-il ajouté.
La crise qui touche Kinshasa couvait depuis une dizaine de jours. C’est en début de cette semaine que la pénurie de carburant a été remarquable à cause des longues files de véhicules qui étaient bien visibles dans les stations-services.
Pour tenter de maîtriser la crise, le gouvernement envisage d’augmenter légèrement le prix du carburant à la pompe. Actuellement, le litre d’essence se vend à 2095 FC. Ce prix pourra varier dans les prochains jours. Ce qui aura comme conséquence notamment la hausse du prix de transport et des plusieurs biens et services.
Clément Muamba