Pollution des rivières Kasai et Tshikapa: le procès contre la société angolaise Catoca s’ouvre à Tshikapa 

Pollution des eaux au Kasaï
Pollution des eaux au Kasaï

Le procès contre la société angolaise Catoca Mining s’ouvre ce lundi au Tribunal de Grande Instance de Tshikapa dans le dossier de la pollution des rivières congolaises Kasai et Tshikapa entre juillet et aout 2021. Plusieurs milliers de plaintes avaient été déposées dans le cadre de cette action en responsabilité civile. Les plaignants espèrent procéder à l’exequatur (décision par laquelle un tribunal rend exécutoire sur le territoire national une sentence arbitrale ou un jugement ou un acte étranger), espérant que le jugement éventuel sera exécuté même en Angola. Le député et avocat Guy Mafuta porte le dossier soutient que les juridictions congolaises sont compétentes pour connaître de cette affaire et justifie la saisine par le fait que le dommage a été constaté sur le territoire congolais.

En septembre 2021, Ève Bazaiba, vice-premier ministre, ministre de l'environnement et Développement Durable, expliquait aux députés que les dégâts étaient énormes et qu’une étape avait été franchie avec l’a reconnaissance de la responsabilité de la société Catoca.

"L'eau commence à s'éclaircir tout doucement mais cela n'exclut pas les matières toxiques parce-que actuellement il n'ya pas des poissons, nous avons testé la pêche, il n'ya aucun poisson donc il y a eu destruction totale de la biodiversité aquatique. Le grand problème, c'est à niveau là, la restauration de ces écosystèmes et équilibres aquatiques. C'est un grand travail et nous avions apprécié le fait que Catoca Mining ait reconnu n'est-ce-pas et que le gouvernement Angolais amplement informé reconnaît que ça vient de l'Angola, je crois que c'est une grande étape dans le processus de réparation ce qui est tout a fait normale", a-t-elle expliqué devant la presse après son audition.

Au niveau diplomatique, Kinshasa rapporte aussi que le dossier avance.

« Le dossier est en cours. Il reste maintenant de mettre en phase les rapports aussi bien de nos collègues angolais que de notre côté pour nous mettre d’accord sur les réparations à faire (…). Le dossier existe. Ce dossier, s’il faut en parler en terme d’argent, c’est en terme de millions de dollars pour les réparations. Quand on fait la diplomatie, il faut parfois avoir sa langue bien gardée » », expliquait en février à ACTUALITE.CD Christophe Lutundula, ministre congolais des affaires étrangères, au cours d’une émission.

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