Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) condamne l’attaque perpétrée mardi par des combattants de la CODECO à Kilo-mission, territoire de Djugu (Ituri). Au moins 16 civils ont été tués, dont la plupart des personnes déplacées par le conflit ayant pris refuge dans une paroisse.
« S’en prendre aux civils refugiés dans un lieu protégé par les Conventions de Genève est inacceptable et constitue un crime de guerre exposant ses auteurs à des poursuites nationales et internationales ».
Le BCNUDH appelle ainsi les autorités congolaises à renforcer de toute urgence la protection des civils dans les territoires affectés par le conflit en Ituri, et d’assurer notamment la sécurité des personnes déplacées, cible de la CODECO.
« Des enquêtes indépendantes et efficaces doivent être menées sur cette attaque ainsi que celles contre des sites de personnes déplacées documentées par le BCNUDH en Ituri depuis novembre 2021, afin que les responsables de ces crimes graves soient traduits en justice », dit-il.
Pour le contexte, durant le mois de janvier 2022, le BCNUDH a documenté 571 violations et atteintes aux droits de l’homme sur tout le territoire de la République démocratique du Congo, soit une tendance proche de celle du mois de décembre 2021 (560 violations).Environ 83% des violations documentées en janvier ont été commises dans les provinces affectées par les conflits en RDC (473 violations) et ont entrainé la mort d’au moins 215 personnes civiles (181 hommes, 27 femmes et sept enfants). A l’instar du mois précédent, les combattants des groupes armés sont les principaux responsables des violations commises dans ces provinces (64%). La majorité des violations et atteintes a de nouveau été enregistrée dans la province du Nord-Kivu (293 violations, soit 62% des violations commises dans ces provinces), suivie notamment de l’Ituri (82 violations), du Sud-Kivu (51 violations) et du Tanganyika (39 violations).
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