La commission justice et paix de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a ouvert, ce jeudi 9 décembre, un atelier sur le développement de scénario planning pour les réformes électorales.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire exécutif de la commission justice et paix de la CENCO, le Père Clément Makiobo, a insisté sur des propositions concrètes à faire pour favoriser un processus apaisé et crédible.
« De façon particulière, nous allons nous intéresser à la crise sociopolitique. Nous avons tous suivi comment notre pays se prépare pour les élections 2023. Une grave crise a secoué la plateforme des confessions religieuses jusqu'à pousser l'ECC et la CENCO à rompre avec les autres. Qu'on le veuille ou non, c'est un signe fort mais triste aussi. Ceux qui sont sensés défendre les grandes valeurs n'ont pas pu s'attendre et c'était un mauvais signal. Et face à cette crise de confiance entre les différentes parties prenantes au processus électoral, nous en tant que techniciens de la société civile, nous devrions tracer des repères. Vous êtes appelés avec l'aide de facilitateur à nous fournir des outils techniques et pratiques en vue d'anticiper et proposer des pistes réalistes et réalisables qui vont faciliter l'engagement effectif de la société civile congolaise dans le processus électoral en cours », a déclaré le Père Clément Makiobo.
Et de poursuivre :
« Il vous faut analyser objectivement l'environnement socio politique de notre pays en mettant un accent particulier sur la question des réformes électorales. Comme vous savez, le risque pour nous ECC-CENCO d'être considéré comme des opposants et ça nous met mal à l'aise alors que nous devrions être médiateurs. Donc nous devrions être objectifs pour ne pas donner raison à ceux qui disent aujourd'hui que nous ne sommes plus capables d'être neutres. Il faut proposer une réflexion critique sur base des constats que vous avez faits en faisant des propositions concrètes ».
Pour exiger les réformes consensuelles et la dépolitisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des forces politiques d’opposition se sont réunis dans une plateforme appelée bloc patriotique. Elles organisent des manifestations aux cotés des laïcs catholiques et protestants. Une première marche a eu lieu samedi 13 novembre dernier à Kinshasa. Plusieurs personnalités ont pris part à cette manifestation encadrée par la police et qui s’est terminée
sans incident. Le lundi 22 novembre dernier, les mêmes structures avaient tenté, en dépit de l’interdiction de la ville, de tenir un sit-in devant le siège de la CENI. La troisième manifestation programmée a été reportée à cause de la pluie, selon les organisateurs.
Ivan Kasongo