World Vision RDC en collaboration avec la fondation Denise Nyakeru Tshisekedi, au nom de tous les enfants de la RDC, les plus vulnérables et ceux qui, en ce moment sont victimes de l’exploitation et des pires formes de travail, a organisé, jeudi 11 novembre dernier, un atelier de plaidoyer en vue de l’accroissement des lignes en faveur de la protection de l’enfant dans la loi des finances 2022 sous examen à l’Assemblée Nationale.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Campagne « Ensemble, éliminons l’exploitation et les pires formes de travail des enfants en RDC », lancée le mercredi 24 juillet 2019 par la première dame de la République qui en est la marraine.
Il a pour objectif de créer un noyau des parlementaires en vue du plaidoyer pour l’accroissement des ressources publiques devant financer les activités de protection des enfants et mettre fin aux violences faites aux enfants en RDC au cours de l’exercice budgétaire 2022.
« Ce déjeuner plaidoyer entend sensibiliser les parlementaires sur le budget consacré à la protection des enfants de la RDC. L’objectif est de favoriser un cadre d’apprentissage commun et de développer, à travers un dialogue basé sur des évidences, un consensus pour un plaidoyer en faveur des budgets significatifs des secteurs sociaux. Il tente de faciliter la façon dont une action concertée et déterminée réunissant dans un même élan divers ministères et acteurs de la société, dont les parlementaires ayant un rôle particulièrement important, peut favoriser l’élimination des pires formes de travail des enfants en une période de temps relativement court en RDC par une allocation des ressources conséquentes », a déclaré Anne Marie Connor, directrice nationale World Vision.
Elle a rappelé que la lutte contre l’exploitation des enfants par le travail est une responsabilité́ collective qui repose avant tout sur les gouvernements, mais à laquelle participent également les partenaires sociaux, la société́ civile, les organisations internationales, les familles et les communautés concernées. Cependant, les efforts à entreprendre pour éradiquer ce phénomène restent importants et doivent être menés conjointement par tous les acteurs impliqués, y compris l’enfant et sa famille.
« Je voudrais lancer un appel vibrant aux députés à prioriser le secteur de protection ; mobiliser et allouer un budget consistant aux activités du secteur de l’enfance ; Intégrer les priorités de protection et de lutte contre les pires formes de travail des enfants dans l’agenda de vos vacances parlementaires et mettre en place un mécanisme de contrôle efficace et rigoureux pour surveiller le secteur informel de l’emploi sur l’utilisation des enfants et les risques éventuels et dresser le rapport pour la prise des mesures et sanctions », a-t-elle recommandé.
À leur tour, les enfants ont appelé à la constitution d'une union sacrée pour la protection de l'enfant mais aussi à s'assurer que des programmes techniques seront mis en place par le gouvernement pour inverser la tendance.
« Je voulais attirer l'attention des députés nationaux et sénateurs qu'un budget conséquent devait être alloué au secteur de la protection de l'enfant dans la loi de finances 2022 pour aider les ministères sectoriels à pouvoir mettre en œuvre des programmes techniques pour sauver la vie des milliers d'enfants victimes en danger dans notre pays. En votre qualité d'autorité budgétaire, vous en avez le pouvoir. C'est ici donc l'occasion pour moi en tant que président du parlement d'enfants de Maluku et au nom de tous les autres enfants qui ne peuvent pas être à ces assises, d'appeler tous les députés nationaux et sénateurs ici présents, les partenaires et tous les enfants parlementaires de s'engager résolument dans la constitution d'une union sacrée pour la protection de l'enfant en guise de constituer une force pouvant dorénavant agir sous forme de plaidoyer et de lobbying pour s'assurer que le budget alloué au secteur de la protection de l'enfant en RDC sera revu à la hausse dans la loi des finances 2022 et s'assurer également que des programmes techniques seront mis en œuvre par le gouvernement l'année prochaine pour inverser cette situation malheureuse qui a élu domicile dans la vie de nos enfants », a dit Rabbi Tshaba, président du parlement d'enfants de Maluku.
Les parlementaires ont salué cette initiative. Ils estiment qu'il est temps que les choses changent et que la question de la protection de l'enfant ait une grosse part dans le budget de l'État. Pour eux, les enfants incarnent l'avenir de toute la nation.
« Nous devons sortir de cet état où aujourd'hui la situation de la prise en charge des enfants s'aggrave, voyez seulement le nombre des enfants sur la rue aujourd'hui vous voyez les proportions en termes d'enregistrement des enfants au niveau de l'état civil, c'est lamentable nous devons faire quelque chose, nous devons agir. C'est pourquoi les députés et sénateurs qui ont pris part à cet atelier de plaidoyer ont pris l'engagement de prendre cette question à bras le corps pour qu'à partir de ce budget 2022 que nous puissions commencer, même s'ils nous ont saisi avec beaucoup de retard mais nous prenons l'engagement de commencer à agir et que le budget 2023 nous puissions faire un grand pas par rapport à la situation de l'enfant », a rassuré le député national Léon Mondole, qui s'est exprimé au nom des parlementaires.
World Vision DRC a maintenu un impact significatif dans ses quatre zones d’intervention en apportant sa contribution au bien-être des enfants grâce aux interventions dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement et du développement économique. Avec près de 6. 285 766 enfants directement impactés en 2020, World Vision a, dans le cadre de plaidoyer, contribué à la rédaction de la loi sur la protection de l'enfance, participé à l’évaluation du code minier et aux travaux de sa révision. Elle a aussi influencé le gouvernement à augmenter le budget de certains secteurs tels que la santé et l’éducation et a ainsi contribué à améliorer le dialogue entre les communautés, le gouvernement, les entreprises minières, les autres opérateurs économiques et fournisseurs de services. Ainsi ce dialogue a favorisé l’entente et la cohabitation pacifique en faveur du développement pour les enfants.
Clément MUAMBA