Affrontements entre l’armée et les miliciens à Bukavu : la société civile pointe du doigt la négligence des autorités

Une vue de la commune de Kadutu à Bukavu
Une vue de la commune de Kadutu à Bukavu

Le cadre de concertation de la société civile de Bukavu déclare que les affrontements qui ont opposé, dans la nuit du mardi à ce mercredi 3 novembre, l’armée aux miliciens, sont une conséquence de la négligence de la part des autorités provinciales. Des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville.

Dans un entretien accordé à ACTUALITE.CD, le coordonnateur de la structure Zozo Sakali accuse les autorités de ne pas prendre en considération les alertes de ces derniers jours.

« Nous pensons qu'il y a eu quelque part de la négligence de la part des autorités y compris les autorités judiciaires. Les alertes étaient partout, on nous annonçait qu'il y avait des gens qui devraient être présentés à la population mais on ne connaît pas leurs sorts. Je pense qu'à ce niveau il y a un manque de communication », estime Zozo Sakali.

Pour le cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu, les signaux étaient déjà au rouge.

« A l'Université officielle de Bukavu, il y a eu des incidents. Mais s'il faut commencer par CIDAHO où déjà on commençait à braquer des gens, et des gens qui utilisaient le même mode opératoire partout qu'à l'UOB et dans plusieurs autres coins de la province (...) Et tout ce temps-là, on alertait mais on sent qu'il y a une partie qui ne s'est pas appropriée ces alertes », renchérit Zozo Sakali.

Face à cet incident, le cadre de concertation de la société civile appelle à une nette collaboration entre les forces de l'ordre et les habitants.

« Ce qui s'est passé est à condamner. Les bandits ne peuvent pas entrer et tracasser les gens comme ça. Nous demandons également à la population de garder la vigilance et de collaborer avec les autorités à tout le niveau tout en dénonçant tous les suspects », a-t-il conclu.

A ce stade, il se tient un conseil de sécurité autour de cette question. Entre-temps, un calme apparent règne sur la ville après ces affrontements qui ont débuté la nuit jusqu’à ce matin. Les habitants sont sortis, et la circulation reprend timidement.

Justin Mwamba, à Bukavu