Les députés nationaux des provinces sous état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri décident de ne pas participer à la prochaine plénière portant sur l'examen du projet de loi autorisant pour la 11e fois cette mesure exceptionnelle. Ils justifient cette position par le bilan mitigé de l'état de siège après dix prorogations.
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Outre cette raison, ces élus exigent entre autres que les gouverneurs militaires soient révoqués parce qu'ils sont “incapables” de gérer les forces de sécurité mises à leur disposition.
"Toutes les prorogations qui sont faites n'ont plus leur sens, elles ne portent pas de résultats. Les caucus des députés de l'Ituri et du Nord-Kivu demandent à ce que les gouverneurs militaires démissionnent tout simplement parce qu’ils ont échoué.On est en train de proroger mais il n'y a pas de résultats, ça ne sert à rien que nous puissions participer à toute séance qui va proroger l'état de siège et pourtant il n'y a pas de résultats. Comme les gouverneurs militaires sont incapables”, a dit à ACTUALITE.CD Gratien Iracan.
Les élus de l’Ituri et du Nord-Kivu souhaitent une rencontre avec le Chef de l’Etat sur la question sécuritaire qui prévaut dans cette partie du pays.
“Les deux caucus exigent une réunion avec le Chef de l'État autour du Président de l'Assemblée nationale et du Sénat pour la question de sécurité liée à l'Est de la République. C'est pour exiger à ce qu'on remplace les gouverneurs pour avoir des résultats dans le cadre de l'état de siège, on ne peut pas proroger pour proroger", a-t-il ajouté.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis le 06 mai dernier. Au parlement, il a été prorogé à dix reprises, la dixième prorogation expire dès le mercredi 3 novembre. Malgré cette mesure d'exception, les massacres des populations se poursuivent toujours, face à cette situation, des voies s'élèvent pour exiger la levée de cette mesure.
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Clément Muamba