C’est le 25 octobre prochain que s’ouvre le procès au pénal sur l’affaire Bukanga Lonzo à la Cour constitutionnelle à Kinshasa. Un procès qui est attendu pour faire la lumière sur la gestion de grand projet du parc agro-industriel, présenté en pompe, mais qui n’aura pas tenu ses promesses pour les congolais.
A l’approche de cette date, dans la presse congolaise, des publications font état de ce procès, de l’absence de certains acteurs, de la présence de l’ancien premier ministre Matata Ponyo et de son ministre délégué aux finances. En mai dernier, sur son compte twiiter, l’ancien Premier ministre disait “de Conakry où je me trouve au service de l’Afrique, j’ai décidé d’écourter mon séjour de travail et de rentrer à Kinshasa pour faire face à une justice politiquement instrumentalisée. Je suis fier d’avoir servi mon pays dans la transparence et crois en la force de la vérité”.
Et bien, l’occasion lui est donnée pour aider la justice et l’opinion congolaise à comprendre comment ce projet a été conçu? Comment est-ce que les passations des marchés ont été faites? Qui a porté ce projet, de sa conception à son exécution?
Ayant été à la tête du gouvernement lors de la conception et de l’exécution de ce projet, Matata Ponyo aura toute les cartes en main pour convaincre les juges de gestion de ce projet qui aura fait la fierté de son gouvernement pendant un temps.
De la conception à la mise en oeuvre
Selon ses détracteurs, “le projet Bukanga Lonzo a été géré par la Primature. Même le Ministre de l’agriculture de l’époque, ministre de tutelle, n’avait pas son mot à dire dans la gestion et l’exécution de projet”. Ce que rejette l’équipe Matata qui crie à l’acharnement et au procès politique.
Certains autres membres du gouvernement Matata de l’époque vont plus loin: “même pour se rendre sur le site de Bukanga Lonzo, il fallait avoir l’avis de la Primature”. Cela voudrait dire, souffle un proche du dossier, que “Bukanga Lonza est un projet qui a été préparé par les équipes du Premier Ministre de l’époque, géré et coordonné par lui-même". Les proches de Matata ne sont pas de cet avis et disent détenir des éléments qui prouvent le contraire. En terme de responsabilité, Matata Ponyo, va ainsi convaincre la Cour qu’il n’a pas été à la conception, ni dans la mise en oeuvre de ce projet, pourtant piloté depuis la Primature.
Etant sûr de ses moyens de défense, l’ancien Premier Ministre pourra démontrer alors à quel niveau de responsabilité sont impliqués ses ministres de finances de l’époque dans l’exécution des finances. Mais, aussi, dans la gestion du projet Bukanga Lonzo, il sera important de démontrer que les différents ministres de finances auraient agi seuls, de leur propre gré, sans suivre les recommandations du Premier Ministre, Chef du gouvernement.
Alimasi Kambale