Le Groupe d’experts internationaux a présenté mardi dernier au Conseil des droits de l’homme à Genève, son rapport couvrant la période d’octobre 2020 à septembre 2021 sur la situation au Kasaï, après les violences nées de l’insurrection de la milice Kamuina Nsapu. Le rapport épingle aussi le procès en cours à la cour militaire de l’ex-Kasaï Occidental sur le meurtre des experts de l’ONU et la disparition de leurs accompagnateurs congolais en mars 2017.
Le Groupe d’experts internationaux rappelle que « l’instruction du dossier de la disparition de leurs accompagnateurs congolais reste préoccupante tant les conditions de cette disparition ne sauraient être dissociées de l’assassinat des deux experts mandatés par l’ONU ».
« Il n’existe, à ce jour, aucun signe tangible du décès des accompagnateurs. Le recours à la règle du Code civil fondée sur la durée de leur absence pour conclure à leur décès, quoique légale, demeure une présomption simple. Il ne faudrait pas renoncer à toute mesure d’investigation sérieuse devant élucider les circonstances de leur disparition, même si le cas des deux experts devrait être jugé séparément », dit le rapport.
Par ailleurs le Groupe d’experts internationaux « constate avec regret la longueur des audiences sans que celles-ci n’aboutissent à la clôture des débats ».
Le procès ouvert officiellement le 5 juin 2017 à Kananga ne fait que durer et a déjà connu plusieurs suspensions.
Lors de la présentation de ce rapport depuis Genève, Bacre Ndiaye, chef du Groupe d’experts internationaux a tout de même salué la reprise de ce procès après de nouvelles arrestations. Il a qualifié le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp de « crime international » et dit attendre que la « vérité éclate ».
Patrick Maki