L’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï a clôturé sa mission et a quitté la région depuis juin dernier. A l’occasion de la présentation du rapport de sa mission ce mercredi 6 octobre à Genève, l’équipe s’est également donné son attente quant au déroulement du procès sur le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp, deux experts de l’ONU et leurs accompagnateurs congolais tués en 2017 au Kasaï, lors des violences de la milice Kamuina Nsapu.
Il s’agit d’un « crime international », a indiqué Bacre Ndiaye, chef d’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï.
« Nous attendons que la vérité éclate sur les circonstances dans lesquelles deux experts du Conseil de sécurité ont pu être lâchement assassinés ainsi que leurs accompagnateurs [congolais], qu’on puisse identifier les raisons, les complices afin de punir les coupables et donner réparations aux victimes, qu’elles soient des familles congolaises, suédoises et américaines, elles ont quand même perdu des êtres chers », a expliqué Bacre Ndiaye qui répondait à une question d’ACTUALITE.CD.
Il a ajouté : « Et c’est un crime international, ce sont des personnes qui ont été envoyées par la communauté internationale pour faire le travail au Congo, ce qui donne une autre dimension à ce crime ».
Le Conseil de sécurité « accompagne et assiste la justice militaire congolaise dans la poursuite de ce procès », a-t-il affirmé.
M. Ndiaye salue la reprise du procès avec de nouveaux témoins dans cette affaire et espère que les enquêtes pourraient révéler d’autres personnes impliquées dans cette affaire.
« Lorsque nous sommes venus nous occuper de ces crimes au Kasaï, on s’est dit qu’il y a déjà un mécanisme qui s’occupe uniquement du cas de l’exécution des deux experts du Conseil de sécurité et de leurs accompagnateurs [Congolais], nous devions diriger nos énergies vers les autres cas sur lesquels il n’y avait aucun mécanisme. Nous suivons, mais nous ne sommes pas en première ligne concernant le cas des experts. Mais nous savons que grâce à l’audience on a quand même pu identifier un colonel, peut-être qu’il y a plus, nous ne sommes pas à mesure de le dire », a expliqué le chef d’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï.
Débuté le 5 juin 2017, le procès sur le meurtre des experts de l'ONU a déjà été suspendu plusieurs fois et en 2020 à la suite de la pandémie du coronavirus. Plusieurs prévenus sont jugés dans cette affaire, notamment une vingtaine de présumés ex-miliciens Kamuina Nsapu et des agents de service de sécurité.
Patrick Maki