Détention du journaliste Sosthène Kambidi : « nous allons nous assurer que justice se fasse dans toute son indépendance » Patrick Muyaya

Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias

Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya s’est exprimé mardi dernier, lors d’un breifing à la presse, sur l’arrestation du journaliste Sosthène Kambidi, correspondant de l’AFP et d’ACTUALITE.CD dans la région du Kasaï, en lien avec le procès sur le meurtre des experts de l’ONU en 2017. M. Muyaya a expliqué que cette arrestation fait suite aux dépositions faites par les anciens dirigeants du Kasaï Central qui étaient entendus par la justice militaire dans le cadre de cette affaire.

« C'est dans le cadre des enquêtes qu'il a été décidé d’interroger les autorités provinciales de l'époque, il s'agit de l'honorable Alex Kande et de Monsieur Justin Milonga et lors de leurs dépositions, Monsieur Milonga a parlé de trois personnes qui ont été les premières à lui amener la vidéo de l'assassinat de ces chercheurs, parmi les trois personnes impliquées il y avait Israël Ntumba, un certain Monsieur Bushabu et Monsieur Sosthène Kambidi. Et donc c'est dans le cadre des enquêtes que Monsieur Sosthène Kambidi a été appréhendé par la justice militaire. Notre travail comme ministre de tutelle consistait à savoir ce qu'il en était exactement, nous sommes informés auprès de l'auditeur général. C'est un dossier qui est en instruction mais si les magistrats qui travaillent dans le mécanisme conjoint avec les Nations-Unies ont interpellé autant le journaliste Israël autant le journaliste Sosthène, ce qu'ils ont besoin d'être éclairés davantage », a expliqué Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement répondant à la question d'un journaliste.

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La justice veut savoir un certain nombre des choses au sujet de la vidéo du meurtre des experts de l’ONU que Sosthène détenait quelques heures seulement après leur exécution par les miliciens.

« Nous voulons la vérité sur ce qui est arrivé à ces chercheurs décédés chez nous dans des conditions que je ne saurais même pas rappeler ici et que nous allons nous assurer que justice se fasse dans toute son indépendance. Nous nous assurons avec les associations de protection des journalistes que le confrère puisse avoir accès à son avocat et puisse préparer ses moyens de défense », a ajouté M. Muyaya.

Sosthène Kambidi a été arrêté à Kinshasa le 20 septembre dernier. Il a été détenu au cachot de l’auditorat militaire où il a subi un interrogatoire puis transféré à Kananga. Le procès a repris à la cour militaire de l’ex-Kasaï Occidental. M. Kambidi a déjà comparu deux fois. Son avocat espère qu’il sera libéré après la comparution de nouveaux témoins qui ont apporté des éléments supplémentaires dans ce dossier.

Clément Muamba