Goma : les changeurs de monnaie et les taxi-motos astreints aux nouvelles mesures de sécurité

Ville de Goma/Ph. Jonathan Kombi

Le maire de Goma, le commissaire supérieur principal François Kabeya, interdit “strictement” la circulation des motos au-delà de 19 heures locale, à dater de ce samedi 4 septembre. Cette mesure conservatoire est prise, après que la ville a enregistré trois cas d'insécurité, ayant fait au moins deux morts et sept blessés, en l'espace de moins de 48h.

Pour l’autorité urbaine, cette mesure vise à limiter des cas d’insécurité qui reprennent en ville avec notamment des bandits qui opèrent sur des motos.

« La nuit, des gens qui étaient sur une moto ont tué un cambiste. Ça commence toujours comme ça. C’est ainsi que nous sommes allés en amont pour freiner cette velléité des criminels qui tracassent notre population en ravissant tout ce que les gens peuvent avoir en mains. (…) C’est comme si ce phénomène voulait revenir. C’est pourquoi j'ai pris cette mesure conservatoire, qu’à partir du 4 septembre, je ne veux pas voir circuler sur la ville les motos taxis et même les privés. Tout celui qui ira à l'encontre de cette mesure sera arrêté et soumis au paiement des amendes fortes à la DGRAD. Je n'accepterai pas que quelqu’un vienne me dire, c’est ma moto », a dit au cours d'un point de presse, ce mercredi 1er septembre, le commissaire supérieur principal François Kabeya, tout juste après une réunion urbaine de sécurité à laquelle la société civile était associée.

L'autorité urbaine a également demandé aux revendeurs des crédits d'appels et aux changeurs de monnaie de regagner tôt leur domicile, soit à 17h00 locales.

« Si nous trouvons un cambiste qui doit quitter à 17h là où il poste et  qu'il le fait à 18h, on l’arrête aussi. Même ceux qui vendent les cartes prépayées, ils peuvent exercer leurs activités du matin jusqu'à 17h et regagner calmement leurs habitations », a ajouté le maire de Goma.

La mesure telle qu'édictée par l'autorité urbaine n'enchante pas la société civile, forces vives de Goma. Son président, Marrio Ngavho, a plaidé auprès du maire que cette mesure soit décalée d'au moins deux heures en vue de permettre aux gagne-petits et autres petits commerçants de regagner leurs domiciles en toute sécurité.

« La société civile n'est pas pour cette suspension. Nous avons demandé, séance tenante au maire de la ville de voir comment ramener cette heure à 20h00. Pourquoi, parce que beaucoup de gens travaillent et quittent leurs boulots autour de 17h et 17h30. Il sera donc difficile de regagner nos domiciles dans les quartiers reculés. Ça, ça va créer des accidents sur la route parce que les gens vont se précipiter pour aller à la maison. Nous avons des petits vendeurs journaliers qui terminent leur travail au tour de 18h30 et 19h00. Comment vont-ils regagner leurs domiciles très éloignés du centre-ville. Les bus ne font pas arriver les gens à la maison », a plaidé Marrio Ngavho.

Un revendeur des cartes prépayées a été tué par balle mardi soir aux environs de 19h00 locales par des bandits armés qui étaient sur moto, au quartier les volcans, en plein centre ville de Goma, en diagonale de la tribune publique de l'ONC.

Dans la nuit de lundi à mardi, une personne a été tuée et sept autres   blessées par balles par des bandits armés qui voulaient voler deux motos devant une alimentation où s'abriter les propriétaires des motos au quartier Katoyi dans la commune de Karisimbi.

La ville fait également face, ces derniers temps, aux cas de kidnapping d'enfants. A cela s'ajoute le phénomène 40 voleurs et dont le dernier cas a été signalé au quartier Kyeshero, dans la commune de Goma où plusieurs biens des valeurs ont été emportés par des voleurs opérant en masse sur 4 avenues, toujours dans la dans la nuit de lundi à mardi.

Jonathan Kombi, à Goma