Yvette Tabu Inangoy, commissaire générale en charge de la culture, arts, média, communication et nouvelles technologies de la ville de Kinshasa, souhaite que les artistes travaillent en connivence avec les politiques pour aboutir à une politique culturelle cohérente et qui peut changer quelque chose dans la vie des artistes.
Elle l’a déclaré au cours d’un live sur sa page Facebook diffusée le soir du 30 juin où elle parlait du rôle de la culture dans la lutte pour l’accession à l’indépendance, en répondant à quelques préoccupations de l’humoriste Daniella Bongongo.
« Au-delà de vous ouvrir les portes, nous devons ensemble travailler sur une politique culturelle cohérente. Et surtout, cette politique doit apporter un réel changement dans la vie des artistes. Je pense qu’il y a un groupe d’opérateurs culturels qui travaillent déjà dessus avec la nouvelle ministre. Il y a un groupe qui travaille dessus et j’espère que c’est une loi qui va sortir, qui sera équilibrée et qui va changer les choses », a-t-elle dit.
Et d’ajouter :
« Nous devons arriver à un point où vous n’avez même plus besoin de chercher à voir le ministre parce que les choses seraient organisées de sorte que vous vivez de votre art correctement. Et que lorsqu’il y a un Congolais qui gagne un trophée, il y a des circuits, une organisation qui est faite de manière à ce que cette personne ait la lumière. Non seulement la lumière mise dans son secteur par ses pairs mais cette lumière aussi qui est apportée par la reconnaissance de son pays ».
À l’occasion de la journée nationale de l’indépendance, Yvette Tabu a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du feu Grand Kallé, artiste musicien congolais décédé en 1983, qui a écrit et interprété la chanson “Indépendance Cha Cha”, devenue l’hymne des indépendances des pays africains.
La ministre a également partagé un message dans lequel elle affirme que l’indépendance est d’abord culturelle, en se référant à la musique.
« L’indépendance est culturelle avant toute chose. Pendant des années, avant que nous voyons la musique ivoirienne et celle d’autres pays subsahariens, prendre de l’ampleur, c’est la musique congolaise, qui a régné dans cette Afrique noire. On a vu des gens comme le grand Manu Dibango venir s’abreuver à la source directement au Congo. On a tellement influencé et cette influence continue. Nous sommes le pays en termes, en général culturel ou artistique, qui a beaucoup apporté à l’Afrique », a-t-elle dit.
Et d’ajouter :
« Parce qu’on parle de la musique, on parle de l’influence de la culture ; c’est quand, à travers la chanson, ses paroles sont en train de conscientiser les Congolais, ça prépare (…) et ça devait nous préparer, nous mettre ensemble et travailler pour le pays. Ces chansons, quand elles sont interprétées, derrière ça, il y a des leaders politiques qui s’organisent aussi. La musique accompagne les politiques ».
La ministre provinciale de la culture affirme que la culture évolue et que la musique d’aujourd’hui n’est valable que dans l’environnement actuel et qu’elle ne devrait pas être comparée à l’ancienne parce que les contacts avec le monde extérieur, avec la technologie, ne sont pas les mêmes car la musique dépend aussi du contexte et les musiciens d’aujourd’hui chanteraient autrement s’ils avaient vécu au temps de l’indépendance.
Pour elle, l’art, c’est le pétrole pour le Congo, il y a un tel gisement le pays au niveau culturel que ça inspire tellement les artistes à tous les niveaux, que ce soit les peintres, les comédiens, les sculpteurs, les dessinateurs, les chanteurs, même l’art culinaire. Elle estime que, de plus en plus, les artistes congolais doivent s’exprimer sur la scène internationale.
Emmanuel Kuzamba