L'annonce du verdict dans le procès de Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice accusé d'avoir détourné 19 millions de dollars destinés à la construction d'une prison à Kisangani, a créé un climat de forte tension à Kinshasa. À l'aube du mardi 2 septembre, les forces de l'ordre ont violemment dispersé un rassemblement de ses partisans qui s'étaient postés devant sa résidence dans la commune de Ngaliema. Cette intervention musclée, montrant des chaises brisées et des scènes de panique, est intervenue après plusieurs jours de veille et de manifestations pour réclamer son acquittement.
Face à cette agitation, le Conseil supérieur de la magistrature avait, dès le vendredi précédent, fermement déconseillé tout attroupement aux abords de la Cour de cassation. Par communiqué, son porte-parole avait mis en garde contre toute tentative de pression sur l'institution judiciaire, que ce soit par des manifestations publiques ou des campagnes sur les réseaux sociaux. La Cour avait affirmé qu'elle rendrait sa décision « dans l'intérêt de la loi » et en toute indépendance, sans céder aux influences extérieures.
Finalement, la Cour de cassation a condamné Constant Mutamba à une peine de trois ans de travaux forcés, ainsi qu'à une interdiction de cinq ans d'accéder à toute fonction publique. Cette sentence est notablement inférieure à la réquisition du ministère public, qui demandait dix ans de travaux forcés et une privation des droits civiques. L'ancien ministre, qui a toujours réfuté les accusations et dénoncé un sabotage de ses réformes, a été immédiatement placé sous mandat de dépôt à l'annonce du verdict.