Un député national, s’exprimant sous couvert d’anonymat sur ACTUALITE.CD, a relaté ce samedi les circonstances de son arrestation et de celle de treize autres collègues, dont trois femmes, survenue vendredi après-midi à Kinshasa. Selon lui, ils ont été interpellés vers 16h alors qu’ils recueillaient des signatures pour une motion de soutien au bureau de l’Assemblée nationale et aux institutions, dans une chambre de l’hôtel Rotana.
« On nous a notifié de notre arrestation, puis soumis à des brutalités, notamment des fouilles intrusives dans nos poches et sous nos vêtements », a-t-il affirmé, indiquant que leurs téléphones et leur argent avaient été confisqués et leur chambre perquisitionnée, avant qu’on leur ordonne de suivre les militaires venus les arrêter.
Le député a expliqué qu’ils avaient été embarqués dans un bus militaire et contraints de couvrir leurs visages avec des vestes, chemises, pagnes ou foulards pour éviter toute identification. « À notre arrivée devant l’immeuble ONATRA, nous avons été conduits au bureau du Conseil national de cybersécurité », a-t-il poursuivi. Le groupe aurait été enregistré devant une caméra avant d’être retenu dans une salle de réunion jusqu’à 3h du matin.
« Nos téléphones nous ont été rendus, mais l’argent, nos sacs et la motion de soutien ont été emportés, sans aucune audition », a-t-il ajouté.
Ces arrestations surviennent dans un climat politique tendu à Kinshasa, marqué vendredi par des interpellations de députés favorables et opposés au bureau de l’Assemblée nationale. Les autorités n’ont pas encore réagi officiellement.
Sur sa page Facebook, le député Olivier Kabeya a dénoncé « des motifs fallacieux » et « une atteinte aux droits fondamentaux et au fonctionnement des institutions ». De son côté, le député Gratien Iracan a condamné « des arrestations arbitraires de députés en pleine fonction parlementaire », estimant que « ces actes bafouent l’immunité, violent la Constitution et fragilisent l’Assemblée nationale ».