Rapport ONU : l’armée congolaise se désolidarise des exactions commises par les Wazalendo

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Felix Tshisekedi rend visite aux FARDC à Kisangani

Lors d’un point de presse tenu samedi 6 septembre 2025 à Kinshasa, le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, a réagi au récent rapport de l’ONU sur les violations des droits humains dans l’Est du pays.

« Je n’ai pas relevé de passages dans ce document où les FARDC sont directement accusées de violations des droits humains ou de crimes de guerre. L’attention se porte principalement sur le M23 et les Wazalendo. Les FARDC sont mentionnées uniquement en raison de leur collaboration avec les Wazalendo. Toutefois, collaborer avec eux ne signifie pas que nous les contrôlons, et les crimes commis par les Wazalendo ne sauraient être attribués aux FARDC », a-t-il déclaré.

Publié le 5 septembre par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), le rapport met en lumière la gravité des violations commises depuis fin 2024 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, sur une période allant jusqu’en juin 2025. Il conclut que toutes les parties au conflit – le M23 soutenu par les Forces de défense rwandaises (RDF), les FARDC et leurs alliés, dont les Wazalendo – ont commis des actes graves susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Les exactions documentées incluent des exécutions sommaires de civils, des tortures, des disparitions forcées, des viols généralisés, des pillages et des déplacements forcés de populations, avec des milliers de victimes, majoritairement des femmes et des enfants.

Le rapport accuse particulièrement le M23 d’une campagne systématique d’intimidation, évoquant des crimes contre l’humanité tels que meurtres, privations de liberté, tortures et esclavage sexuel, notamment lors de la prise de Goma en janvier 2025. Concernant les FARDC et les Wazalendo, il pointe des exécutions délibérées de civils après des affrontements, ainsi que des violences sexuelles et des pillages lors de retraites militaires en janvier et février 2025.

Le document insiste aussi sur la responsabilité de la RDC pour les actes commis par ses forces et leurs alliés, dès lors qu’ils agissent sous sa direction ou son contrôle. Il souligne par ailleurs l’absence de protection des civils, y compris dans des écoles et des hôpitaux ciblés.

En réponse, le général Ekenge a réaffirmé la position des FARDC, qui se désolidarisent des abus attribués aux Wazalendo, et a appelé à distinguer clairement collaboration militaire et responsabilité directe.

Clément Muamba