Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont affirmé mardi 29 juin, avoir mis en place deux numéros verts gérés par un consortium armée, police, société civile et cadres de base de la ville de Beni en vue de répondre plus efficacement aux attaques à la bombe artisanale que mènent les combattants des Forces démocratiques alliées (ADF).
« Un centre de coordination des opérations a été mis en place. Et à ce centre, on a doté deux numéros verts. La société civile, les militaires et les policiers en sont membres mais également les chefs des rues et avenues qui ont des appareils achetés par l’armée et qui sont alimentés en crédit. Tout celui qui se sent, en tout cas comme nous, animé par la flamme Congo voit un mouvement suspect, il faut signaler directement la coordination et celle-ci disposant des moyens suffisants, envoie des véhicules et les hommes sur pied à l’endroit où est signalé le suspect, pour le mettre hors d’état de nuire ou en tout cas le neutraliser de manière définitive. Ce système s’étend progressivement dans l’Est du pays pour que partout où ça se passe, dans les trois, quatre minutes, le délai d’intervention étant très court, que l’on puisse éradiquer la menace », a indiqué le porte-parole de l’armée, le Général Léon Richard Kasonga au cours d’une conférence de presse avec le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Lieutenant-Général Constant Ndima et le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu pour sa part, affirme que les attaques sporadiques à la bombe artisanale à Beni est une nouvelle stratégie des combattants ADF visant détourner l’attention de l’armée.
« Pourquoi ils le font ? C’est pour nous obliger, nous les forces armées, soucieuses de la protection des civils, de ressortir encore du profondeur de leurs sanctuaires pour sécuriser la population et ainsi ils trouveront encore l’occasion de retourner dans leurs fiefs pour s’installer », explique le gouverneur.
Les attaques à la bombe avaient fait un mort et deux blessés dimanche à Beni. La première attaque avait visé une paroisse de l’église catholique au quartier But Chili. Deux fidèles ont été blessés. La deuxième attaque perpétrée dans un débit de boisson a causé un mort, le kamikaze qui avait actionné l’explosif. Deux complices ont été arrêtés, selon l’armée.
A la suite de ces incidents, les autorités militaires de la ville avaient décidé de suspendre les activités des églises, des écoles et des marchés. Après deux jours, ces activités ont été rouvertes.
Mais le couvre-feu reste maintenu « suite à l’activisme de l’ennemi dans la ville de Beni ». Ce couvre-feu sécuritaire commence de 21H00 à 5H00 alors que celui décrété par le Chef de l’Etat pour des raisons sécuritaires commençait une heure plus tard.
Jonathan Kombi