Tshikez Dieumu interpelle les autorités compétentes sur la situation du Lualaba : doit-on être puni pour avoir bien travaillé ?

Bâtiment du gouvernement provincial du Lualaba. Ph. Droits tiers.

En marge de l'examen du rapport sur l'état des lieux de 26 provinces de la République Démocratique du Congo, le sénateur Tshikez Dieumu a dénoncé l'insouciance des autorités compétentes face à l'instabilité observée dans les institutions provinciales. 

Il s'étonne du fait que sa province le Lualaba où le gouverneur de province Richard Muyej Mangez Mans a impulsé la dynamique du développement n'est plus en fonction depuis plusieurs mois.

"Notre pays n'a jamais connu une situation où toutes les bases sont déstabilisées, même du temps du MPR tout était au moins calme, l'autorité s'assumait. Aujourd'hui, 16 de nos provinces sont déstabilisées, en dysfonctionnement et paralysées. Et dire que nous avons des autorités qui ont été élues à cette fin là, on les appelle même garant de la nation, sous d'autres cieux, si nous étions courageux, on allait accuser de haute trahison le Président de la République, il n'y a pas autres choses. Comment est-ce que 16 de nos provinces peuvent dépendre d'un Vice-premier Ministre, Ministre de l'intérieur qui fait ce qu'il veut ! Dans plusieurs provinces, c'est la catastrophe mais chez nous au Lualaba, l'élan est positif, je me rappelle de Ruberwa lors de l'inauguration de l'hôtel du gouvernement à Kolwezi, il disait qu'on se croirait en Californie. Il n'y a pas que l'hôtel du gouvernement mais également la succursale de la BCC, inaugurée récemment par le Chef de l'Etat, et le bâtiment de l'Assemblée provinciale. Ce que nous n'avions pas, alors Monsieur le Président, la question que l'on se poserait est celle-ci doit-on être puni pour avoir bien travaillé ?", s'est interrogé le sénateur Tshikez Dieumu lors de la plénière du mardi 15 juin 2021. 

Il estime que les autorités doivent donner aux autres les moyens de défense. Il pense que c'est anormal d'inviter un gouverneur et le bloquer longtemps à Kinshasa pour frapper derrière son dos.

"Là où toutes les provinces disent qu'ils ont des difficultés, curieusement au Lualaba, l'élan est très positif mais qu'est-ce qui se passe ? Quand le Vice-premier Ministre, Ministre de l'intérieur invite le gouverneur à Kinshasa et derrière son dos on frappe et même quand on frappe, suivons au moins les règles de l'art, qu'on sache donner les moyens de défense aux gens, ceux-là qui sont censés décider pour orienter, baliser la voie, ils se taisent. Je pense qu'il y a un problème réel de nos décideurs", déplore le sénateur élu de Lualaba lors de son intervention.

Il insiste sur l'implication des autorités compétentes pour le dénouement de la situation dans la province du Lualaba. Il évoque quelques préoccupations sur lesquelles la mission envisagée pour la situation de cette province doit se pencher.

"Monsieur le Président, j'aurai bien voulu pour le Lualaba et comme a dit mon collègue de nous avoir permis d'effectuer une mission là-bas, accompagnez nous dans cette mission là. Celui qui est voté, c'est le gouverneur de province et son vice. Qui comprendrait que le gouverneur pour des raisons de service, on reçoit son vice, après on ne dit rien. Pourquoi laisse-t-on la situation au Lualaba telle qu'elle est? Alors que l'élan est positif? pourquoi laissez la situation pourrir ? Je crois que dans le cadre de la mission nous aurons l'occasion de poser ces questions. Pourquoi laisser pourrir la situation dans tous les pays ? La situation est grave", a-t-il conclu.

Dans la province du Lualaba, c'est la vice-gouverneur Fifi Masuka qui assume l'intérim. Richard Muyej Mangez Mans, gouverneur élu de cette province après son retour au pays, n'a toujours pas regagné sa province.

Clément MUAMBA