Le gouverneur de l’Ituri, le Lieutenant-général Jonny Luboya s’est rendu mercredi 19 mai au sud du territoire d’Irumu plus précisément à Gety, entité située à plus de 60 Km au sud de Bunia, dans la Chefferie de Walendu Bindi. C’est une zone infestée par les violences armées depuis plus de 15 ans. Sur place, le gouverneur s’est adressé à la population.
« J’ai été ici il y a 9 ans pour le problème de FRPI mais je constate que la souffrance de la population persiste », a constaté le gouverneur Jonny Luboya.
Le territoire d’Irumu est en proie à la milice du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) dont le processus de désarmement a échoué maintes fois. Le gouvernement a signé le 28 février 2020 un accord de paix avec cette milice, mais depuis, le début du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (DDR-C) piétine. Plus de 1500 combattants et leurs dépendants qui étaient pré-cantonnés au village Azita, près de Gety, ont dû retourner au maquis.
« Le moment est de vivre la paix, ceux qui ont endeuillé la province hier, nous leur demandons de changer. Nous allons faire la paix avec tout le monde. Ceux qui ont les armes doivent déposer, il y a des moyens pour ça. Le programme de Démobilisation Désarmement et Réinsertion Communautaire (DDR-C) arrive bientôt et je leur demande d’être prêts », a lancé le gouverneur de l’Ituri, tout précisant « je ne viens combattre personne à Gety, je ne viens que pour la paix ».
En ce qui concerne les groupes armés étrangers, dont les Forces démocratiques alliées (ADF), l’option militaire reste sur table.
« Les groupes armés étrangers, nos ennemis communs, doivent subir la force de frappe des militaires mais les groupes armés internes doivent déposer les armes. Les ADF, nous devons les combattre », a-t-il martelé.
C’est la deuxième mission du gouverneur Jonny Luboya dans l’Ituri depuis sa prise de fonction dans le cadre d’état de siège. La semaine dernière, l’autorité provinciale s’était rendue à Djugu pour s'enquérir de la réouverture de la RN27 par l’armée après la débâcle des miliciens de CODECO. Une dizaine de villages anciennement contrôlés par les assaillants étaient passés sous contrôle de l’armée.
Freddy Upar, à Bunia