RDC : pour Gérard Bisambo, le gouvernement Lukonde devra lever l’option du recensement de la population au lieu de réviser le fichier électoral

Les électeurs en train de consulter les listes électorales devant un bureau de vote.

Le Secrétaire Général de l’organisation non gouvernementale Agir pour des Élections Transparentes et Apaisées (AETA), Gérard Bisambo, estime que dans le cadre des réformes électorales annoncées par le nouveau Premier ministre Sama Lukonde, la priorité doit être accordée à la loi portant organisation et fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). 

Pour cet expert électoral, l’Assemblée nationale devrait lever l’option de l’identification et recensement de la population en lieu et place de faire la révision du fichier électoral pour les élections de 2023 pour des raisons financières et temporelles.

« S’il faudra aller avec l’ancienne loi, on y va, on met en place la nouvelle CENI. Il faudra renforcer les cadres réglementaires en tenant compte de la loi organique, les manuels de procédure parce qu’il y a eu de dérapages, le code de bonne conduite. Mais au cas où il faudra réformer, en ce moment, on devra commencer par avoir la nouvelle loi, mettre sur pied la nouvelle équipe de la CENI. En même temps, il faudra lever l’option entre la révision du fichier électoral et le recensement de la population. Il est important qu’on puisse lever l’option en faveur du recensement et identification de la population car ça va résoudre les problèmes de développement, sociaux, émigration et immigration, sécurité des frontières, exode rural, économique etc… », a déclaré à ACTUALITE.CD Gérard Bisambo.

Et de poursuivre :

« On aura un fichier électoral qui sera également un fichier d’état civil et ce fichier sera inclusif, équitable et donnera l’image réelle de la population dans chaque province  au lieu de passer par des estimations qui défavorisent certaines provinces. Avec ce fichier, on va dépenser 350 000 USD alors que pour la révision du fichier électoral on dépense 400 000 USD pour refaire la même chose à chaque processus électoral encore que le fichier électoral, à une certaine période, devient obsolète. Avec le recensement, on aura entre 18 et 21 jours pour avoir une base de données. Il est important que l’Assemblée nationale pense dans ce sens de manière à éviter le retard ».

Nommé le lundi 15 février, le nouveau premier ministre Sama Lukonde Kyenge a, au cours de sa première sortie à la presse, affirmé le vœu de réformer notamment les textes électoraux. Les consultations ont débuté pour la formation du gouvernement. Ce dernier sera investi au cours de la session de l'Assemblée nationale qui s'ouvre le 13 mars prochain. 

Fonseca MANSIANGA