Ituri : faute de prise en charge des combattants rendus, le député Gratien Iracan saisit Tshisekedi pour l’alerter sur des possibles attaques contre les populations

ACTUALITE.CD

Le député national Gratien Iracan alerte le Chef de l'État Félix Tshisekedi sur le risque de nouvelles attaques des miliciens contre les civils dans la province de l'Ituri. Dans une correspondance, l’élu de Bunia explique au Président de la République que sa crainte fait suite à la non prise en charge des miliciens qui se sont rendus aux forces armées congolaises dans le cadre du programme DDR annoncé depuis par les autorités.

L’élu cite trois territoires à savoir Djugu, Irumu et Mahagi où les risques d’attaques sont énormes.

« Le peuple congolais en province de l'Ituri est dans la profonde inquiétude à cause d'un probable massacre ou tuerie isolée des civils dans les territoires de Mahagi, Djugu et Irumu. En effet, les milliers d’éléments des groupes armés de la province, qui ont accepté par bonne volonté de déposer les armes et d'intégrer le processus de démobilisation, sont abandonnés à leur triste sort, sans cantonnement ou une quelconque prise en charge avec comme finalité l'aboutissement d'un processus allant à la démobilisation, désarmement, réintégration et réinsertion communautaire », lit-on dans la correspondance du 8 février.

En effet, plus d’un millier de miliciens de CODECO ont accepté de s’engager sur la voie de paix à la suite d’une mission diligentée par le Chef de l’Etat par le biais d’anciens chefs de guerre de l’Ituri. A ceux-là, s’ajoutent plusieurs centaines de combattants de la FRPI qui étaient cantonnés depuis 2019 près de Gety. Mais après avoir signé un accord avec le gouvernement en février 2020, les miliciens de la FRPI ont quitté le site de pré cantonnement faute de prise en charge.

« Faute de nourriture et un processus viable, plusieurs attaques sont signalées depuis 10 jours contre des populations civiles, avec comme conséquences des tueries, pillages. Des taxes illégales sont instaurées et perçues dans une province où règne l'autorité de l'État. Ce mouvement risque de se généraliser et prendre de l'ampleur si rien n'est fait. L'Est de la République Démocratique du Congo est fatigué des tueries », se désole Iracan.

Le programme DDR-C est toujours attendu. Le Chef de l’Etat avait indiqué en décembre dernier que ledit programme était en phase de finalisation. Mais en attendant, sur le terrain, il n’y a aucun dispositif pour accueillir les combattants qui ont accepté de se rendre. Certains observateurs craignent l’échec de ce processus qui risque de ramener le pays sur le chemin d’éternel recommencement.

Lire : RDC-Ituri : tous les combattants de la FRPI avaient déserté le site de pré cantonnement « pour raison de survie »

Clément Muamba