Dr Mukwege : « l'arrestation et la mise en examen de Roger Lumbala à Paris est un pas important pour la justice internationale »

Ph. droits tiers

Le docteur Denis Mukwege a salué l’arrestation de Roger Lumbala lundi 4 janvier à Paris (France). Pour le prix nobel, l’arrestation de l’ancien dirigeant du groupe armé Rassemblement Congolais pour la Démocratie - National (RCD-N) reproché des crimes commis entre juillet 2002 et janvier 2003 en RDC, (Province Orientale), visant la population civile, auxquels il aurait participé dans le cadre de l'opération armée dite “Effacer le tableau”, est un signale fort pour la justice internationale.

« L'arrestation et la mise en examen de Roger Lumbala à Paris est un pas important pour la justice internationale et la lutte contre l’impunité dont de nombreux auteurs présumés congolais et étrangers continuent de bénéficier», a dit Denis Mukwege dans un communiqué ce mardi 5 janvier.

Dans un communiqué, le Parquet National Antiterroriste (PNAT) de France a précisé que: “Il s'agit de la première mise en examen prononcée dans le cadre d'une procédure judiciaire ouverte sur la base du rapport Mapping de l'organisation des Nations-Unies concernant les violations les plus graves des Droits de l'homme et du Droit International humanitaire entre Mars 1993 et Juin 2003 sur le territoire de la République Démocratique du Congo”.

Le Prix Nobel de la Paix Mukwege mène depuis des années son plaidoyer pour l’exhumation du rapport Mapping de l’ONU sur les crimes commis en RDC. Ce rapport avait été élaboré par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. Il revient sur les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003.

« Le temps est venu de déterrer le rapport Mapping et de mettre en œuvre ses recommandations car les victimes d'hier et d'aujourd'hui ont droit à la justice, à la vérité, à la réparation et à des garanties de non-répétition face à ces atrocités de masse qui ne devraient laisser personne indifférent et qui doivent susciter des actions fortes tant des autorités congolaises que de la communauté internationale », avait rappelé Mukwege le 17 juillet dernier, à l’occasion de la journée de la Justice Internationale, qui commémore l’adoption du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI).

Depuis des années, Mukwege insiste, dans son plaidoyer, sur le fait qu’on ne pourra enrayer les cycles de violence et construire la paix en RDC sur des fosses communes et sur un déni de vérité et de justice. Ce plaidoyer tourne notamment autour de l’établissement d’un Tribunal pénal international pour la RDC et/ou de chambres spécialisées mixtes, d’une Commission de la vérité, de programmes de réparation et de garanties de non-répétition, telles qu’un assainissement de nos institutions et une profonde réforme du secteur de la sécurité et de la justice.

Fonseca MANSIANGA