RDC : suite au kidnapping fréquent des humanitaires au Sud-Kivu, la société civile redoute la suspension de l’aide en faveur de la population

Carte de la province du Sud-Kivu

Le coordonnateur de la nouvelle société civile dans le sud de la province du Sud-Kivu a exprimé vendredi sa crainte face aux cas récurrents de kidnapping des acteurs humanitaires dans les territoires des Fizi et Uvira.

André Byadunia redoute que ces kidnappings à répétition provoquent la suspension de l’intervention des organisations humanitaires en faveur des populations de la région.

« Je voudrais éveiller la conscience de tout congolais que ça, c'est un plan des ennemis de la population d'Uvira, Mwenga et Fizi. Ces gens qui procèdent aux enlèvements veulent obtenir le départ de tous les humanitaires dans les territoires de Fizi, Itombwe et Uvira pour que cette zone soit déclarée rouge et aucune organisation humanitaire n’y viendra. Nos populations vont mourir de faim, des maladies et vous savez comment notre l'Etat ne s'occupe pas de la population, ce sont les humanitaires qui nous aident. », a dit à ACTUALITE.CD André Byadunia.

Cet acteur de la société civile lance un appel à la population à collaborer avec les services de sécurité et aux autorités de lutter contre les groupes armés dans cette partie du pays.

« Comment une personne peut se réveiller, prendre une arme et barricader la route pour enlever les humanitaires ? J'interpelle la conscience de tout congolais, que tout celui collabore avec les malfaiteurs, qu'il cesse parce que quand il sera appréhendé par la population, il sera remis à la justice. Il faut que l'Etat s'active pour nous aider à traquer tous les groupes armés qui dérangent la population dans les moyens et hauts plateaux mais aussi à Baraka et Uvira et dans d'autres endroits », plaide André Byadunia.

Depuis mai dernier, six agents humanitaires ont été enlevés par des hommes armés dans le territoire de Fizi. Les ONG victimes sont notamment MSF, OXFAM, ACTIONAID et ADRA.

Vendredi, David McLachlan-Karr, Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo a condamné ces enlèvements. Il demande aux autorités de faire de la protection des opérations humanitaires une priorité absolue.« J’appelle une nouvelle fois les autorités congolaises à considérer la protection des opérations humanitaires comme une priorité absolue afin que l’aide puisse être acheminée librement », a-t-il ajouté tout en concluant que, si les incidents se poursuivent, des acteurs humanitaires pourraient, au détriment des bénéficiaires identifiés, être contraints de se retirer pour préserver leur propre sécurité.

Lubunga Lavoix, à Baraka