Tribune de Richard Ali: « EGLISE APRES COVID-19 »

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Richard Ali est Ecrivain ([email protected])

Part.1- 

·      Intro.

Le quatrième jour de ce mois, comme poussé par je ne sais plus quoi, je balançais hasardeusement comme ça un post sur facebook, qu’avec tout le culot du monde  j’osais intituler « Eglise après-covid-19 : Et si nos églises devenaient nos partenaires d'affaire, surtout pour les jeunes entrepreneurs... ?  »[1]. Sincèrement, je ne sais plus trop qu’est-ce qui avait motivé ces réflexions pêle-mêle que je me permettais comme ça de balancer sur la toile. Un constat sur le fonctionnement de nos églises ? Une déception quelque part ? Peut-être oui, peut-être non. Toujours est-il que la chose la plus intéressante que j’y avais retenu fut l’attention et les réactions positives dont ce post avait fait l’objet.  On aurait cru que tout le monde y pensait, tout le monde en parlait en coulisse…  tout le monde s’était un peu retrouvé et trouvait là la belle occasion de dire ou redire quelque chose d’intéressant ou pas. Je retiens pour moi, qu’excepté quelques blagues (-mais, que serait facebook sans commentaires avec ton d’humour, d’ailleurs !?-), l’ensemble de réactions étaient très pointues, profondes et appelaient sérieusement à ce que nous nous y penchions plus sérieusement pour aider ceux et celles qui voulaient y soutirer quelque chose.  J’avais alors fait la promesse de répondre à cet appel en convertissant ce post bref en une tribune spéciale sur ladite question de l’église « après covid-19 ». Il avait suffit de moins de 48heures pour que qu’un brillant jeune entrepreneur culturel revienne vers moi pour me rappeler qu’il attendait vivement le texte de ces réflexions que j’avais amorcées pour le compte de son projet de festival.  La présente est justement cette réponse, les quelques éléments de réflexion que nous espérons contribuer à la bonne marche de nos églises mais aussi et surtout qui seront complétés par tous les esprits éclairés d’ici ou d’ailleurs qui désirent ardemment l’avènement d’un monde qui épanouit tout le monde !

 

1.     L’Eglise : Pourquoi l’Eglise ? Quelle Eglise ?

Ce point me semble très capital à préciser d’entrée de jeu pour éviter tout imbroglio. En effet, parler de l’ « Eglise » c’est vraiment vaste, et même parfois très complexe. Chrétien, mes réflexions ont plus porté sur la marche des églises dites de « réveil » au Congo, et à Kinshasa en particulier. Je me suis basé sur celles-ci pour ne pas me perdre ou m’étendre sans maîtriser les contours de l’objet de mes analyses.  J’aurais donc dû intituler cette tribune « Kinshasa : église de réveil après covid-19 », mais je ne l’ai point souhaité ainsi d’autant plus que je suis convaincu que, quoique je parle expressément des églises de réveil, je ne doute point que ces réflexions puissent aussi intéresser ou « interpeller » d’autres formes d’églises que nous avons au pays, notamment les catholiques, les protestants, les musulmans, pentecôtistes, les salutistes, les kimbanguistes, etc. 

1.     1. Eglises de réveil, quid ?

Le mouvement du réveil a atteint aujourd’hui une vitesse de croisière qu’on ne peut plus le remettre en cause. Je me rappelle bien que tout au début, alors que j’étais dans une autre confession religieuse, nous qualifions ces « églisettes » naissantes de « binzambi-nzambi » ! On n’hésitait même pas une seule seconde à les traiter de « sectes ». Oui, nous n’hésitions pas un seul instant. Comme de champignons, ça naissait un peu partout et en désordre. Et nous nous moquions comme pas possible des amis qui s’y rendaient.  Personnellement, je me disais, « comment quelqu’un de normal peut quitter une si grande église avec des bâtiments si imposants pour se mettre à prier dans des espaces formés avec de rameaux sans toitures, ni pavement ? Comment ? Il faut bien être malade pour accepter d’aller prier dans ces histoires ! ». C’est bien ce que je me disais, il y a quelques années, dans mon ignorance, bien sur. Et oui, il m’avait fallu du temps, juste un peu de temps pour que je sois totalement confondu. Mais ça c’est une autre histoire. Une très longue histoire à laquelle on reviendra dans une autre publication bien appropriée.  Bref, c’était pour dire que « Dieu n’habite pas les maisons faites de mains d’hommes ! Il habite dans nos cœurs. La vraie église, c’est avant tout son cœur. Le temps du confinement dû à la covid-19 nous a suffisamment éclairés là-dessus.

Je ne vais guère revenir sur l’histoire des églises de réveil dans cette tribune, ni m’étendre sur ce qu’elles sont concrètement.  Il y a déjà une littérature abondante en la matière.   

L’église de réveil est aujourd’hui reconnue, organisée, structurée, avec des représentants légaux, et ainsi de suite. C’est toute une fierté. On voit bien sa progression, on voit bien qu’elle a résisté contre vents et marrées. Elle a fait du chemin. Et comme disait Gamaliel, «  si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire… »[2]. Reconnaissons-le que cette histoire est de Dieu. En dépit de ses erreurs, de ses gaffes, de ses imperfections, elle a tenu, elle a résisté. Aujourd’hui, on a un Chef de l’Etat qui d’ailleurs se reconnait fidèle ou membre d’une de ces églises basée ici à Kinshasa.  Lors de la dédicace du pays à l’Eternel Dieu par le Chef de l’Etat, on a pu voir à quel point le stade de martyr était archicomble de fidèles des églises de réveil. Elles (ces églises) constituent donc aujourd’hui une force, un poids économique, une masse culturelle. 

1.     2. Eglise de réveil, pourquoi ?

L’église de réveil a fait des progrès.  Elle a tenu dans le temps. Oui. Mais, comme je l’ai dit tantôt, nous reconnaissons tous aussi qu’elle a commis pas mal d’erreurs, beaucoup de gaffes en si peu de temps, elle a manqué à certains appels, à certaines responsabilités…

Toutes les églises ont commis des erreurs durant leur marche et pour certaines c’était même pire, cela n’est méconnu de personne. Tout le monde qui a lu un peu de l’histoire de l’église en sait quelque chose. Nous n’allons pas y revenir. La littérature est déjà abondante quant à ce. Aussi, ça n’est pas l’objet de la présente.  Par contre, nous désirons nous tourner vers l’avenir, en évitant les erreurs du passé. Nous désirons ne pas nous limiter à rappeler ou dénombrer les failles du passé ou même celles du moment, non ; nous voulons proposer de choses bonnes à faire maintenant et dans l’avenir.  L’important n’est pas de tomber, mais de se relever et d’avancer. Ce qui est arrivé est déjà arrivé. On n’y peut plus rien. Cependant, face à l’avenir on a le choix : le subir ou le façonner. L’avenir, on le pense, on l’imagine et on se donne les moyens de le voir se réaliser.

Nous avons la critique trop facile parfois, mais quand il nous est demandé de proposer de manière concrète, c’est là que nous brillons dans notre mutisme.  On devrait de plus e plus faire le contraire : beaucoup proposer que de trop critiquer si l’on est incapable de proposer.  Le pays ne changera pas que grâce aux critiques, mais avec des critiques constructives et de surtout des propositions.

 

·      Nos propositions :

Après plus de 5 mois de confinement, d’arrêt officiel de cultes sur toute l’étendue du pays, et à quelques jours seulement de la reprise d’iceux, voilà en quelques points ce que nous proposons pour une « église forte » qui contribue au salut des âmes et à l’édification de la Nation. 

 

2.     L’église et le culte :

Une de choses à revoir au plus vite, c’est l’organisation de nos cultes. Et pour cela, je l’aborde en différents points touchant justement à l’organisation de ceux-ci. Avant d’y arriver, je voulais avant tout vous rassurer que je ne vais guère ici proposer une sorte de rite officiel pour les cultes des églises de réveil. Ce serait trop prétentieux pour ma part, car je pense que cela devrait absolument être inspiré du Saint-Esprit. La plupart des églises sont restées d’une certaine manière on ne peut plus collées aux rites des églises catholiques, libre à elles ; je ne leur demande pas de revoir cela pour se démarquer totalement de là où elles viennent. Non, et je pense qu’elles peuvent être d’accord avec moi, tout n’est pas à rejeter. D’ailleurs, ce n’est pas du tout ça qui peut garantir le salut d’une âme. Ce n’est pas parce que vous avez supprimé l’encens ou l’eau bénite que vous avez garanti le salut de l’âme que vous avez ramené vers votre église, non.  Ce n’est pas parce que vous avez totalement interverti la programmation de choses, en commençant par exemple le culte avec des communiqués de l’église, que vous avez garanti le salut de vos âmes ; ou le fait que vous ayez décidé que les offrandes se donnent volontairement pendant que vous prêchez que ces âmes là sont d’office sauvées, non ! Les exemples en la matière sont légion que je n’oserai guère m’y attarder ici.  Si les représentants de l’Eglise du Réveil au Congo se décidaient un jour de tout uniformiser, alors ce sera libre à eux, d’autant plus que de toutes les façons ils en ont le plein droit. Mais, humblement, je reste convaincu que ces choses là ne contribuent à rien à sauver les âmes. 

Ainsi préciser, je m’en vais rapidement évoquer lesdits points concernant nos cultes et qui peuvent faire que nos églises soient, d’une manière ou d’une autre respectées et appréciées, même par ceux qui ne sont pas avec nous. Car, n’oublions pas que même le Christ nous demande de prêcher par l’exemple. C’est dire qu’il est certaines choses que nous faisons habituellement sans savoir qu’elles indisposent les autres, qu’elles mettent les autres mal à l’aise, qu’elles ne permettent pas aux autres de nous apprécier et d’avoir envie de nous rejoindre, et ainsi de suite. 

Parmi ces éléments, nous avons relevé :

2.     A. le bruit !

L’église de réveil doit arrêter avec de nuisances sonores à répétition. Un lecteur me dira, « ah, ce type a l’esprit du diable ! Car même dans la bible, jésus avait répondu, si ceux-ci se taisent, les pierres mêmes crieront[3].».  Mais alors, ça me fera mal à l’entendre me rétorquer ainsi.  Dieu serait-il vraiment un Dieu de désordre ? Est-ce vraiment normal de commencer à produire du bruit, oui, j’ai bien dit du « Bruit » (parce que c’est de ça qu’il s’agit) du matin au soir alors qu’à coté on a de voisins qui se reposent ? Des élèves ou étudiants qui révisent ? des hypertendus qui ont besoin du calme ? Non.

La situation qui s’est passé au temps de Jésus, je l’ai souvent comparé à ce que l’on voit à Kin lors par exemple de la fête de la Noel Kimbaguiste[4]. Nos frères kimbaguistes sillonnent rues et avenues de Kin avec fanfares, flutes et tambours, chantant et criant, pour fêter le prophète Kimbangu, mais, on est bien d’accord, que ça ne dérange presque personne. Pourquoi ? Parce que nous le savons  tous qu’ils n’en ont que pour quelques heures seulement et juste une fois l’an. On accepte alors tous de les tolérer.  Voilà. Et les leur refuser, serait vraiment un peu injuste, car la vie en communauté est faite de ça. De ces genres de moments qui arrivent. On serait tous dérangés et même un peu révoltés si c’était tous les jours que les kimbanguistes faisaient ce boucan de la célébration de leur Noel. Mais, voilà, c’en est pas le cas. Ceci est donc très différent d’une église qui occupe l’espace d’une petite parcelle, qui a deux ou cinq fidèles pour l’office, mais qui, sans se gêner, pose ses baffles sur le mur mitoyen ou à l’extérieur et règle ses décibels à vous trouer les tympans ! Non, ça c’est vraiment être méchant.  Quand on agit de la sorte, même Jésus n’est pas du tout content. 

Quelqu’un pourrait dire que j’ai exagéré avec cet exemple, ben, je dirais qu’il doit surement être une personne qui ne vit pas à Kin, car il y a même pire que ça en terme d’exemples. Aujourd’hui, à Kin, on peut retrouver sur une même rue ou ruelle, oui, j’ai bien dit « ruelle », des églises qui rivalisent avec des bars en termes de bruit. Sur une même avenue, nous arrivons facilement à dénombrer 6 à 8 églises, et certaines sont cotes à cotes, oui, séparées par un mur mitoyen, et le comble, au moment de leurs offices, du matin ou du dimanche, tu te demandes si c’est possible de vivre dans et avec le bruit qu’elles produisent. C’est juste invivable. Non, l’église après covid-19 doit arrêter avec ça. C’est honteux pour l’église.

Si les bars font du bruit, nous nous devrons prêcher par l’exemple.  Il faudrait que les autorités du pays disent aux tenanciers des bars, « regardez les églises, elles y jouent aussi de la musique, mais elles ne font pas tant de bruit comme vous ! ». C’est là que nous aurons gagné. 

Veillons à ne pas être des éléments dérangeant la quiétude des autres. 

Je ne nous refuse pas d’avoir 5 à 10 églises sur une même avenue, non, je ne dis pas ça, je laisse libre à la conscience de chaque visionnaire selon que Dieu l’appelle à juger de l’opportunité de cela. S’il m’était demandé, je dirai que mon souhait est que tout le pays devienne une église, mais on n’est pas là, tenons-nous à la réalité et veillons juste à ne pas déranger les autres. C’est une vertu.  Deux ou trois sur une même avenue, tant que vous n’êtes pas une occasion de chute pour les autres, je ne vois pas de mal. Mais, si consciemment, vous voyez bien que ça peut déranger ou que ça dérange les autres, pourquoi ne pas veiller à trouver des solutions simples : baisser le volume ! Faites moins de bruits ! Aller implanter l’église un peu loin de l’autre qui s’y trouve déjà ! réunissez-vous-même si possible pour ne former qu’une communauté !  

Il est possible de régler le son à une mesure à ne pas produire un bruit qui dérange.  Les techniciens ou ingénieurs de son qu’on a dans nos églises peuvent bien nous aider pour cette fin. 

Après-Covid ; oui, pour une église qui ne dérange pas les voisins ! 

 

2. B. Les offrandes

Chers visionnaires d’églises[5], apaisez-vous, rassurez-vous, en aucun cas j’oserais plaider ici pour qu’on arrête de donner les offrandes à la reprise de cultes !  Non, sérieusement, je ne vois pas un culte sans offrande ni dîmes.  La bible dans Malachie nous dit (et j’aime beaucoup ce passage), « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes[6], … ». C’est clair, Dieu nous invite à donner des offrandes et de dîmes pour qu’il ne manque pas de la nourriture dans sa maison… Les offrandes ont toujours fait partie intégrante du culte et y feront toujours partie. Je vous encourage d’ailleurs vivement, vous qui me lisez à l’instant, à continuer de donner vos offrandes et dîmes, et, si jamais tu ne le faisais pas, apprends désormais à le faire, il en va aussi pour ton bien, car cela est attachée à une promesse de bénédictions et de protection[7]

Par contre, ce que je viens reprocher ici, c’est notre manière d’organiser « la manière de donner » ces offrandes.  On en fait depuis un temps un peu de trop et d’une certaine manière qui scandalise. Je me souviens, il y a bien longtemps, n’avoir plus remis mes pieds à une église à laquelle m’avait convié ma cousine juste par ce que j’étais d’une certaine manière scandalisée par leur façon de faire lors de la remise d’offrandes : Le protocole avait annoncé que c’était le moment de donner les offrandes, la révérende pasteur qui venait de prêcher s’était avancé devant, une corbeille était placée sur un tabouret, elle avait récupéré le micro et avait commencé à dire les montants x et y par ordre décroissant qu’on devrait venir mettre et elle se disposait alors à prier directement pour ceux et celles là qui allaient s’approcher avec ces montants.  J’avais un peu d’argent dans mes poches, mais, ahuri, j’avais refusé de me lever et préférais observer d’abord ledit scenario jusqu’à sa fin.  Les fidèles qui se levaient et déposaient leur argent dans la corbeille, avaient directement droit à une « prière individuelle » de bénédiction de la part de la révérende. Une fois qu’elle s’était arrêté sur un montant x et que personne ne s’était avancée, notre révérende avait regagné calmement sa place et donc clôturé avec les bénédictions individuelles.  C’était alors le tour de l’assemblée qu’on invitait à venir en bloc remettre tout ce qu’elle avait.  J’en étais offusqué comme pas possible. Nous qui n’avions pas le montant cité par la révérende n’avions donc pas droit à sa bénédiction ce matin-là.  Au sortir du culte, j’avais juré à ma sœur que pour rien au monde je ne remettrais mes pieds à cette église.  Aujourd’hui encore il m’arrive de passer devant cette église, mais je ne sais pas s’ils ont gardé la même technique « un peu scandaleuse » de l’époque…

Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui offusquent plus d’un et qui malheureusement n’osent en parler.  Oui, on supporte beaucoup de choses à l’église, on n’ose approcher les dirigeants de l’église pour leur en faire part de peur d’être taxé de fils de la perdition ou même, au cas extrême,  d’être simplement excommunié de la communauté.  L’église après covid devrait fonctionner autrement.  Mettre les fidèles en confiance, et pour certaines pratiques, présenter leur soubassement biblique pour ne pas troubler la foi des fidèles. 

Je pourrais rapidement évoquer ici d’autres pratiques un peu dérangeant à mon avis comme celles de disposer de plusieurs corbeilles pour donner les offrandes.  Je voudrais ici inviter ces églises à un peu d’organisation, l’église c’est aussi ça. Savoir s’organiser.  En effet, pendant le confinement, c’est presque toutes les églises qui s’étaient tourné au système de « Live ». Chaque dimanche, on pouvait voir tant de live facebook, instagram ou youtube de différentes églises défilaient sur la toile.  Une chose avait plus attiré mon attention : toutes ces églises mettaient en avant le numéro de Mobilemoney pour envoyer les offrandes et les dîmes, d’autres mettaient les numéros de comptes bancaires et d’autres de paypal, etc.  Je n’ai pourtant pas vu une seule de ces églises mettre un numero x pour les offrandes, un numéro y pour les dîmes, un numéro z pour le prédicateur, un numéro X’ pour le social, un numéro Y’ pour les orphelins, un numéro Z’ pour les missionnaires, etc.  Non. Tout ne se faisait qu’avec un seul numéro par réseau. Que dire alors de ça ? Avaient-ils honte ou peur de trop demander ? Ou trouvaient-ils que cela était un peu de trop et sans fondement. Le confinement a fait que l’on revienne un peu à la raison.

Quoi de plus simple, entre nous soit dit, que les offrandes perçues soient après redistribuées en terme de pourcentage pour les besoins de l’église ? J’essaie d’expliquer ceci en d’autres termes : On perçoit les offrandes en un seul tour (dîmes et offrandes, toutes comprises), après le culte ceux qui s’occupent de ce service, font le comptage de ce qui a été reçu, puis, le place par pourcentages x ou y pour différents posts (ou besoins). 

Exemple : dimanche 16 aout, on a perçu 50.000fc pour les offrandes et 40000fc pour les dîmes. 

On les repartit comme suit en termes de pourcentages :

-       Prédicateur : 5%

-       Social (veuves et orphelins) : 10%

-       Construction : 3%

-       Familles pasteurs : 5% Chacune

-       Entretien église : 3%

-       Loyer : 3%

-       Eau et électricité : 2%

-       Chorale ou orchestre : 2%

-       Le reste dans la caisse principale de l’église. 

Ceci n’est qu’un exemple pour illustrer ce que nous proposons. Ces pourcentages peuvent donc être étudiés et établis selon la structuration de l’église.  L’intérêt n’est que de dispenser l’église à soumettre les fidèles à cet exercice trop souvent embarrassant : chercher à repartir l’argent qu’ils amènent au culte l’offrande. 

L’officiant ou les prédicateurs n’auront qu’à conscientiser les fidèles à apporter une offrande digne pour Dieu. Chacun devrait donner avec joie ce qu’il a arrêté dans son cœur de donner. 

Je voudrais préciser ici que je ne suis pas contre les appels de fonds pour tel ou tel autre besoin. C’est normal, ça peut arriver, mais ne pas en faire de trop et de manière intempestive. 

Il est aussi de ces post où dans certaines églises il y a déjà de fidèles qui ont volontairement accepté de les prendre en charge, ceci est une très bonne chose à encourager. Par exemple, il y en a qui ont décidé de s’occuper chaque mois de payer les frais de loyer, de l’électricité, de l’eau, du loyer de leur pasteur, de l’entretien de l’église, ce n’est pas du tout à décourager. Bien au contraire.  L’important c’est que tout ceci se fasse simplement sans contrainte et avec amour.  Dieu aime celui qui donne avec joie. 

Dès que vous vous mettez à donner avec murmure, ça gâche tout. 

L’église après covid doit arrêter d’être un scandale pour les fidèles, une pierre d’achoppement pour les membres, et surtout pas à la risée de ceux et celles qui la regardent de loin. 

Eviter les opérations « poches vides » ! Oui, il est de pasteur qui font ces types d’opération sans se gêner : pendant le culte, il décrète que tous les fidèles doivent sortir poches vides ! Donner tout ce qu’ils ont dans leur poche au seigneur ! Ca, ma foi, c’est une façon claire d’escroquer et d’appauvrir les enfants de Dieu. Dieu agrée une offrande qui est donnée avec joie et non sous la contrainte. 

Que ce qui s’est passé pendant le confinement nous serve de leçon.  Il n’y avait qu’un seul numéro pour recevoir les offrandes et une seule fois. Cela n’a pas empêché les églises d’exister.  Evitons d’être de pierre d’achoppement pour nos fidèles. Ce n’est pas parce que ces derniers ne parlent pas qu’ils sont d’accord avec tout. Faisons en sorte que ceux qui prient avec nous, puissent donner avec joie.  Jésus sera content. 

Après covid-19 ; oui pour une église qui ne met pas ses fidèles mal à l’aise !

 

Merci.

La suite dans la deuxième partie. 

Kinshasa, le 10 Aout 2020

 

 


[1] C’est dans la deuxième partie de cette tribune que je reviens en détails sur cette proposition que vous pouvez retrouver sur mon compte facebook : Richard Ali, le 04 aout 2020. 

[2] La Sainte Bible, Livre des Actes des Apôtres chap 5, versets 38-39

[3] Luc 19,40

[4] Eglise du prophète Simon Kimbangu

[5] C’est ainsi qu’on désigne habituellement à Kin les responsables ou propriétaires des églises de réveil. 

[6] Malachie 3,10

[7] Les enseignements des Pasteurs Oedepo, Jospeh Prince et Sanogo que vous pouvez retrouver sur Youtube sont très édifiants quant à ce (sur la dîme)