RDC : attaques ciblées, embuscades, retour sur le mode opératoire des ADF ces derniers mois

Une maison attaquée par les présumés rebelles ADF à Beni/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

A partir du 1er janvier 2019, les attaques des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) à Beni (Nord-Kivu) ont pris une nouvelle tournure et ont visé à la fois des villages et des positions militaires, rapporte le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH).

Les ADF comptent des femmes et des enfants, souvent des membres des familles des combattants ou des personnes recrutées de force pour participer aux combats ou comme porteurs des biens pillés. Selon ce rapport, la présence des femmes et des enfants empêche les FARDC et les casques bleus de la MONUSCO d’agir avec efficacité lors des opérations militaires. 

Le BCNUDH dit avoir pu établir que la plupart des attaques perpétrées par des ADF au cours de la période concernée par le présent rapport ont été exécutées par des groupes de 300 à 500 combattants. Parmi ces combattants, certains arboraient des uniformes et des insignes des FARDC et des armes à feu de type AK-47, des mortiers, des lance-roquettes et des machettes. Ces attaques ont souvent pris la forme d’embuscades et d’incursions dans des villages. 

Au moins 105 personnes ont été victimes d’embuscades par les ADF dont 39 ont été tuées et 20 blessées par balle ou machette entre janvier 2019 et janvier 2020.

Les embuscades ont été tendues par les ADF sur les axes routiers, dans des champs et aux environs de moulins ou presses à huile. Des attaques simultanées ont été menées, ciblant plusieurs villages ou campements, explique l’ONU.

Ces combattants ont régulièrement eu recours à des armes blanches pour éviter de se faire repérer par les forces de sécurité et défense. Et ils ne distinguent pas les groupes ethniques. 

Pour lutter contre ces combattants, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, avait détaillé en juin la stratégie mise en place pour la région de Beni (Nord-Kivu). Elle vise à répondre à la menace des ADF en conjuguant pressions militaires, isolement des communautés et désorganisation des réseaux de recrutement, de trafic et de soutien logistique, tout en cherchant une solution de long terme pour la démobilisation des groupes Maï-Maï qui opèrent dans la région.