RDC : Les catholiques et les protestants  menacés pendant la récolte des signatures pour exiger les élections locales 

Photo ACTUALITE.CD.

La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) ont dénoncé, ce vendredi 9 août, les menaces et les intimidations dont ont été victimes les « animateurs de proximité » éparpillés à travers le pays pour récolter les signatures de la pétition lancée le mois de mai dernier, afin d’exiger la tenue des élections locales et municipales en RDC. 

« Certains animateurs ont été victimes des menaces, des intimidations et des violences de la part de quelques autorités locales et des partis politiques. Ces autorités estiment que la tenue des élections locales est une menace pour leurs postes », a déclaré au cours d’une conférence de presse, l’abbé André Masinganda, 2ème secrétaire général adjoint de la CENCO. 

Ces deux confessions religieuses ont précisé que les Congolais avaient non seulement peur à apposer leurs signatures mais surtout à inscrire le numéro de leur carte d’électeur sur la pétition. 

« Cette peur est sans doute une conséquence du climat d’intimidation et de répression qui a longtemps marqué notre pays et qui règne encore dans certains territoires alors que signer une pétition est un moyen non violent et légal de revendication prévu par la Constitution en son article 27 », a ajouté l’abbé, lisant le rapport conjoint.

Pour les acteurs politiques, l’ECC et la CENCO n’avaient pas à interférer dans le processus électoral. Le prêtre catholique a précisé que les deux confessions religieuses font partie de la société civile et sont dans leur rôle « prophétique pour le bien-être des populations qui méritent mieux que leurs conditions actuelles de vie ». 

Les animateurs de deux grandes confessions religieuses de la République démocratique du Congo (RDC) ont récolté deux millions de signatures de la pétition, lancée le 28 mai dernier, pour exiger la tenue des élections locales. La même pression a été exercée lors des consultations enclenchées par le Premier ministre Sylvestre Ilunga. Les confessions ont estimé qu’il n’est pas normal que les autorités locales continuent à être nommées par l’exécutif national, ce qui profite au clientélisme et à la corruption. 

Christine Tshibuyi