Alors que l’ancien chef de guerre Tabo Taberi alias Cheka explique aux juges de la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu que sa milice NDC (Nduma defense of Congo) était un mouvement d’auto-défense contre l’envahissement des troupes étrangères à Walikale. Le ministère public le charge davantage de s’être « substitué à l’autorité de l’Etat ».
Cheka affirme notamment avoir protégé le déroulement des opérations électorales dans les zones sous contrôle de sa milice en territoire de Walikale.
« J'ai dit qu'il n’y a pas de problème entre nous et le gouvernement. Je crois que la Ceni est aussi une institution de l'Etat. Nous avons sécurisé des kits de la Ceni », argumente-t-il.
« Le ministère de l'Education est aussi de l'État. C'est nous qui sécurisions l’examen d’Etat. Nous avons même sécurisé les malles d'argent payé par les élèves jusqu'à des positions FARDC », enchaîne l’ancien chef de NDC.
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Par ces activités, le ministère public confirme la prévention de « substitution de l’autorité légale » par Cheka et ses troupes.
« Ils se sont substitués à l'autorité établie. Nous étions une fois dans une réunion sur le processus électoral, le ministre de l'Intérieur reçoit un appel d'un chef de guerre pour demander comment sécuriser les kits électoraux dans la zone qu'il [Cheka] contrôlait. De quel droit ? Ils se sont substitués à l'autorité légale. Il a occupé le terrain où l'État ne pouvait pas arriver. C'est ça même la participation à un mouvement insurrectionnel. On ne peut pas l'applaudir pour cela », le charge le ministère public.
Mais l’accusé nie catégoriquement avoir créé un mouvement insurrectionnel pour se substituer à l’autorité publique. « Nous ne nous sommes pas substitués à l'État. Le mouvement s'est créé spontanément suite à l'absence de l'Etat dans la grande partie de Walikale. Pendant tout le temps, ce sont les FDLR qui faisaient la loi. Voilà pourquoi nous nous sommes ligués comme un seul homme pour nous libérer du joug des FDLR », réplique Cheka.
Parmi les villages repris des mains des FDLR par sa milice puis passés sous le contrôle de l’armée congolaise, Cheka a cité Pinga, Rungoma, Misoke, Kaseke, Matongo, Buburi, Misau, Muna, Rwandanda, Limangi, Apiti, Rwango, dans le territoire de Walikale.
Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, le procès de l’ancien guide de NDC s’est ouvert le 27 novembre dernier, 16 mois après sa reddition aux forces de l’ONU à Walikale, avant son transfèrement à Kinshasa où il était détenu par l’armée.
Jonathan Kombi, depuis Goma