RDC : Devant les juges, l’ancien chef de guerre Cheka défend que NDC n’était pas un mouvement insurrectionnel

L'ancien chef de guerre Cheka et ses trois co-accusés à l'audience ce jeudi 7 février à Goma à la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu.

Au cours de la 10ème audience dans le cadre du procès de l’ancien chef de guerre Tabo Ntaberi alias Cheka, ce jeudi 7 février, à Goma, à la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, les juges ont poursuivi l’examen des charges retenues contre l’accusé.

Tabo Ntaberi a défendu que NDC (Nduma defense of Congo) était un mouvement d’autodéfense et non un mouvement insurrectionnel, comme l'accuse le ministère public. Il a affirmé avoir combattu l’envahissement des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

« NDC n'est pas un mouvement insurrectionnel. C'est un mouvement d'autodéfense populaire. Nous ne sommes pas des insurgés. Si nous étions des insurgés, nous n’allions pas percevoir l’argent du gouvernement dans la forêt », a-t-il plaidé.

Lors de la précédente audience, Cheka avait révélé qu’il avait reçu de quelques membres du gouvernement une somme de 20 000 dollars américains et une vache à titre de gratification pour son combat contre les combattants FDLR.

« Quand nous avons bouté dehors les FDLR, nous avons eu des assises avec les FARDC, la MONUSCO. Nous avons promis de déposer les armes. Et nous avons mis nos hommes à la disposition de l'État. Les uns sont dans les FARDC après leur formation à Kitona et à Kamina base. Les autres démobilisés sont dans la vie civile. Ils travaillent dans les organisations appuyées par la MONUSCO. S'ils étaient des insurgés, ils seraient tous à Munzenze [Ndlr : le nom de la prison centrale de Goma] », a soutenu Cheka.

Parmi les villages repris des mains des FDLR par sa milice puis passés sous le contrôle de l’armée congolaise, Cheka a cité Pinga, Rungoma, Misoke, Kaseke, Matongo, Buburi, Misau, Muna, Rwandanda, Limangi, Apiti, Rwango, dans le territoire de Walikale.

Accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, le procès de l’ancien guide de NDC s’est ouvert le 27 novembre dernier, 16 mois après sa reddition aux forces de l’ONU à Walikale, avant son transfèrement à Kinshasa où il était détenu par l’armée.

Jonathan Kombi, depuis Goma