RDC : La Majorité Présidentielle appelle le gouvernement à "contrer" les sanctions de l'UE

Alain Atundu lors du point de presse ce vendredi 7 Décembre / Ph. Christine Tshibuyi

La Majorité Présidentielle a encouragé, ce vendredi 07 décembre, le gouvernement à prendre des dispositions pour contrer les sanctions infligées depuis deux ans par l'Union européenne (UE) à une quinzaine de personnalités congolaises dont Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président sortant Joseph Kabila à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018 dans le pays.

"La Majorité Présidentielle encourage le gouvernement à prendre toutes les dispositions envisageables pour contrer les effets des sanctions injustes et immorales de l'UE contre les autorités congolaises dont le seul péché est d'avoir la charge d'accompagner le Garant de la Nation dans la réalisation de son serment constitutionnel", a déclaré lors d'un point de presse ce vendredi à Kinshasa, le porte-parole de la Majorité, Alain Atundu. 

L'Union européenne (UE) va décider, le lundi 10 décembre, de prolonger ou de lever ses sanctions contre les personnalités congolaises.

La décision sera prise au cours d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UE.  Les sanctions européennes incluent la restriction des visas et le gel des avoirs. 

Des diplomates ont affirmé le mois dernier à l'agence de presse britannique Reuters que l'UE va renouveler ses sanctions contre les personnalités congolaises. A l'approche de la session, la Majorité présidentielle, le Front Commun pour le Congo (FCC) et le gouvernement multiplient des appels pour obtenir la levée des sanctions.

"La Majorité présidentielle appelle solennellement toutes les organisations sous-régionales de l'Afrique, du nord au sud, de l'est à l'ouest, à s'associer en bloc à ce combat du peuple congolais pour la dignité des peuples africains et le respect de leurs institutions", a ajouté Atundu. 

Le gouvernement est en "légitime position de prendre toutes les sanctions moralement acceptables et politiquement correctes dans cette circonstance particulière du moment où certaines puissances d'argent mettent tout en oeuvre pour réaliser leur rêve perdu, par la faute de Kabila, de confisquer la souveraineté du peuple congolais", a poursuivi le porte-parole, accusant les "puissances occidentales obscures" d'avoir comme objectif : "empêcher par tous les moyens, au besoin par un pacte avec le diable, la tenue des élections le 23 décembre". 

La RDC a déjà refusé d'accréditer les observateurs électoraux de l'UE "à cause de l'attitude" de leur organisation, selon le vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères et de l'Intégration régionale, Léonard She Okitundu.

Dans une rare interview accordée la semaine dernière au journal belge Le soir, le président Joseph Kabila a estimé que les observateurs de l'UE et ceux des États-Unis ont "déjà préparé leur rapport avant même le jour du Vote". 

Christine Tshibuyi