Le calvaire des refoulés d’Angola à Kamako: Les jeunes ne peuvent pas dormir la nuit, faute d’abris, ils sont obligés d’errer ça et là

Les congolaises refoulées d'Angola avec leurs nourrissons à Kamako

Vingt huit sites vont être ouverts ce lundi 15 octobre 2018 dans la cité de Kamako (Kasaï), 150 km au sud de Tshikapa pour accueillir les congolais refoulés d'Angola qui sont sans abri et sans assistance.

C'est le président de la société civile,  l'abbé curé Crispin Mfamba de la paroisse Saint Gabriel  de Kamako qui l'a annoncé ce dimanche.

“Nous allons installer 28 sites d'accueil de nos compatriotes refoulés d'Angola ce lundi. L'objectif est d'accueillir nos compatriotes, les identifier et les orienter pour rejoindre leurs lieux d'origine. Il est inhumain de voir comment nos compatriotes souffrent, les uns sous des arbres et les autres battent le pavé. Ce qui est grave, les plus jeunes ne dorment pas faute d'endroits. Ils se promènent toute la nuit et restent debout. C'est un drame que nous essayons de contenir. Au delà, nous voulons aussi faire libérer les salles des classes qui sont prises d'assaut par les refoulés et permettre aux élèves d'étudier", a-t-il déclaré exclusivement à ACTUALITE.CD.

L'abbé Crispin Mfamba est également trésorier du comité  de crise mis en place la semaine dernière par le gouverneur du Kasaï, Marc Manyanga lors de son bref séjour à Kamako.

D’après l’abbé, des milliers de congolais continuent d’affluer d’Angola.

"Lorsque le gouverneur est arrivé, nous lui avons communiqué le chiffre des refoulés, le jeudi 11 octobre 2018, cinq gros camions sont venus de l'Angola et ont amené des milliers de personnes. Et depuis, la vague continue. Les services aux frontières sont débordés et n'enregistrent plus les refoulés car leurs bureaux se sont transformés en sites d'accueil. Le chiffre doit être de loin supérieur à celui communiqué par le gouverneur", a ajouté l’abbé Mfamba.

Le gouverneur Marc Manyanga a affirmé vendredi dernier qu’au total 188 720 Congolais refoulés d’Angola sont arrivés dans la province du Kasaï, entre le 1er et le 11 octobre, et 97 000 parmi eux vivent à Kamako.

Le curé de la paroisse Saint Gabriel dit craindre le développement de l’épidémie au regard des conditions hygiéniques précaires.

"Je redoute pour bientôt des maladies des mains sales et d'origine hydrique. Voyez-vous la promiscuité dans laquelle vivent les refoulés ? ", s’est-il interrogé.

A la messe de ce dimanche, l'abbé Crispin Mfamba a lancé un appel à la solidarité et à la compassion des habitants de Kamako en faveur des refoulés.

"Vous-vous sentez comment lorsque vous entrez dans la maison et que votre prochain ne sait même pas trouver où s'asseoir ? "; a-t-il interpellé les fidèles dans son homélie.

Sosthène Kambidi