<b>La Cour Constitutionnelle a annoncé ce vendredi 30 mars 2018, sa décision de laisser intacte la loi électorale promulguée en décembre dernier par Joseph Kabila en dépit des recours en inconstitutionnalité introduite notamment par une vingtaine de députés et sénateurs. </b>
Le député national (MP), Henri Thomas Lokondo a exprimé sa déception après la décision de la Cour constitutionnelle et parle d’une décision « politique ».
<i>“Nous venons d’assister à un scandale judiciaire de la législature. La cour s’est comportée en professeur de sciences politiques qui donne la leçon du mode de scrutin. Elle a donné les arguments sur le plan politique, elle a évité la question de représentativités de partis politiques qui figurait dans le recours concernant les indépendants. Le seuil de représentativité au niveau national, s’il est applicable aux partis politiques et aux regroupements politiques, est-ce qu’il s’applique aux indépendants. Un candidat indépendant qui n’a que sa circonscription électorale et qui lui n’a pas le droit de se représenter dans une autre circonscription, comment doit-on calculer son seuil de représentativité au niveau national ? La Cour a complètement ignoré cette question et c’est regrettable. La cour s’est complètement démonétisée. C’est plus la politique qui a guidé la décision”</i>, a déclaré le député Henri Thomas Lokondo.
L’élu de Mbandaka et président du parti politique Union pour la Liberté du Congo (ULC) regrette que la Cour constitutionnel ait fondé son arrêt sur les arguments de la CENI.
<i>“La Cour a repris exactement les mêmes arguments de la CENI qui n’est pas spécialiste en droit constitutionnel. C’est la CENI qui a été entendue alors que nous les requérants nous n’avons pas été appelés pour que nous puissions donner notre point de vue. L’arrêt a été conçu bien avant. Je suis content puisque les voix n’ont pas été concordantes. Il y aussi des juges qui n’ont pas été d’accord. Nous n’avons pas une bonne distribution de droit constitutionnel. Nous attendons que cette Cour soit remplacée par une autre”</i>, a-t-il ajouté.
Pour rappel, trois requêtes demandant l’annulation des certaines dispositions de la nouvelle loi électorale ont été déposées à la Cour Constitutionnelle. La première requête avait été déposée le 15 janvier par une vingtaine de députés et sénateurs. Elle a été jugée irrecevable par la Cour Constitutionnelle. Les deux autres requêtes, jugées recevables mais non fondées, ont été introduites par les partis PLD de Jean-Paul Lumbu Lumbu et UPR d’Odette Babandoa Etoa.
<strong>Auguy Mudiayi</strong>
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