Le général ougandais Muhoozi Kainerugaba, fils du président Museveni et chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), s’est rendu à Kinshasa dans le cadre d’une évaluation de l’opération militaire conjointe « Shujaa », menée avec les Forces armées de la RDC (FARDC) depuis novembre 2021. Cette opération vise à éradiquer les Forces démocratiques alliées (ADF), responsables de massacres en RDC et d’attentats en Ouganda. Plusieurs bastions des ADF ont été détruits, notamment dans les régions de Beni et Irumu, bien que des défis logistiques et de coordination persistent.
Malgré certains succès, des rapports comme ceux du Groupe d’Étude sur le Congo (GEC) jugent les résultats mitigés. L’objectif principal – la neutralisation complète des ADF – reste inachevé. Le général Muhoozi est aussi une figure controversée à Kinshasa, en raison de ses propos parfois provocateurs sur les réseaux sociaux. Le gouvernement congolais a exprimé publiquement son mécontentement à propos de ses déclarations jugées « inconsidérées » et a convoqué à plusieurs reprises le diplomate ougandais en poste à Kinshasa pour obtenir des explications officielles.
Par ailleurs, le nom de Muhoozi Kainerugaba a été évoqué dans le procès de Corneille Nangaa et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), accusés de trahison et de crimes de guerre. Selon un cofondateur de l’AFC, le général ougandais aurait accueilli des membres du mouvement rebelle lors de leur séjour en Ouganda. Ce lien présumé avec des groupes armés renforce les tensions autour de son rôle dans les affaires sécuritaires de la RDC.