Projet Grand Inga: auprès des ambassadeurs du G7, Kinshasa plaide pour son inscription parmi les priorités stratégiques de 2026 en vue d’assurer sa visibilité et renforcer sa crédibilité internationale

Déjeuner des diplomates autour du projet Grand Inga
Déjeuner des diplomates autour du projet Grand Inga

La Ministre d'État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner a pris part avec les Ambassadeurs du G7 accrédités en RDC, au déjeuner d'échanges organisé par l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI-RDC) sur le projet Grand Inga, en présence des institutions congolaises, de représentants de la Banque mondiale et Banque Africaine de Développement.

Au nom du gouvernement de la République, la Cheffe de la diplomatie congolaise a rappelé que le Projet Grand Inga, dont la concrétisation transformera de manière structurelle le paysage énergétique, industriel et économique de l’Afrique, incarne une ambition collective et un levier stratégique de développement qui dépasse les frontières de la République Démocratique du Congo.

"Le projet Grand Inga n’est pas une infrastructure ordinaire. C’est une solution transformationnelle, dotée d’un potentiel estimé à 42 000 MW, qui le hissera parmi les plus grands barrages hydroélectriques au monde une fois réalisé. Pour la RDC, il constitue un pilier fondamental de notre stratégie d’industrialisation, d’électrification et de création d’emplois et de capital humain. Il symbolise également notre souveraineté énergétique et notre ambition de devenir un pôle énergétique régional. À l’échelle du continent, Inga occupe une place centrale dans le Plan directeur énergétique continental”, a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner.

Et de poursuivre :

“Il est conçu pour alimenter les lignes d’interconnexion électrique vers les Communautés économiques régionales, conformément à la vision de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, en fournissant une énergie propre, abondante et accessible. La réussite d’un tel projet exige une coalition internationale solide. C’est pourquoi je sollicite aujourd’hui l’appui continu des pays du G7, pour inscrire le Projet Grand Inga comme priorité stratégique dans votre agenda en 2026 et bien au-delà. Vous, représentants de ces grandes nations partenaires, êtes nos relais privilégiés pour porter cette ambition, améliorer la visibilité du projet et renforcer la crédibilité internationale".

Dans le même registre, la Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba a réaffirmé la volonté politique de Félix Tshisekedi ainsi que celle du gouvernement d’accompagner avec diligence et transparence les efforts du comité de gestion du projet.

"Le Projet Inga est bien plus qu’un rêve congolais : c’est une promesse africaine. Une passerelle vers un avenir où l’énergie devient un droit pour tous, un catalyseur de développement et un moteur de paix. La RDC, pays-solution au potentiel inégalé, tend la main à ses partenaires du G7 pour écrire ensemble cette page essentielle de l’histoire du continent. Comme le disait Nelson Mandela : « Tout semble impossible, jusqu’à ce qu’on le réalise »", a souligné la cheffe de la diplomatie congolaise.

Par ailleurs, elle a tenu à exprimer ses sincères remerciements à l’ensemble des pays du G7 qui ont apporté leur vote favorable lors de l’approbation du projet par le Conseil d’administration de la Banque mondiale. Cette étape, exigeant un processus rigoureux d’évaluation technique, financière et environnementale, témoigne de la solidité du projet et de la qualité de la collaboration menée. 

"Nous saluons tout particulièrement le leadership de certains pays qui ont plaidé en faveur de ce projet et su bâtir des coalitions de soutien en son sein car nous savons qu’un tel engagement représente un pari pour beaucoup. Nous mesurons pleinement la confiance ainsi placée en la République Démocratique du Congo. Soyez assurés que nous sommes non seulement à la hauteur du défi, mais également enthousiastes et déterminés à l’idée de le relever avec vous. Enfin, je tiens à saluer l’excellent esprit de coopération qui a animé les équipes congolaises et la représentation de la Banque mondiale en RDC tout au long de ce parcours exigeant depuis l’élaboration des dossiers jusqu’à leur validation au plus haut niveau. Ces avancées illustrent l’efficacité de la diplomatie économique de développement que la RDC met en œuvre avec détermination", a indiqué la Cheffe de la diplomatie Congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner.

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale vient d'approuver un crédit de 250 millions de dollars financé par l'Association internationale de développement (IDA) qui constitue la première phase du programme de développement d'Inga 3 dont le total s’élève à un milliard de dollars. Ce programme de long terme repose sur une approche en plusieurs phases et permettra à la République démocratique du Congo (RDC) de poser les bases du développement durable d'Inga 3 le plus grand projet énergétique de la RDC à ce jour en commençant par la mise en place d’investissements en faveur des populations locales, des infrastructures et de l’emploi.

Le manque d'accès à l'énergie est l'un des principaux obstacles à la transformation économique de la RDC et à la création d'emplois à grande échelle dans le pays. En effet, seuls 21 % des Congolais bénéficient aujourd’hui d’un raccordement à l'électricité. Ce retard est toutefois sur le point d’être comblé : dans le cadre du Pacte national de l'énergie de la RDC, qui s’aligne sur l'initiative Mission 300 à l'échelle de l'Afrique, le gouvernement s'est engagé dans une série d'investissements et de réformes visant à augmenter la production d'énergie, à attirer les investisseurs du secteur privé et à améliorer les performances de la compagnie nationale d'électricité, avec pour objectif de porter l'accès à l'électricité à 62 % de la population d'ici 2030. Le programme de développement d'Inga 3 accélérera le rythme des changements institutionnels et fournira la capacité de production d'énergie indispensable au soutien des progrès énergétiques du pays au-delà de 2030.

Clément MUAMBA