Une enquête révèle que presque toutes les entreprises minières industrielles déployées dans la Tshopo ne détiennent pas de permis d'exploitation 

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

Sept entreprises d'exploitation minière actives dans la province de la Tshopo ne disposent pas de permis d'exploitation, d’après une enquête des ONG Initiative pour la Protection des droits de l'homme et la réinsertion sociale, ainsi que Patrice Emery Lumumba pour le Développement Communautaire, la défense et la promotion des droits humains, menées dans la Tshopo entre août et septembre 2025. 

Les études de ces deux organisations ont été menées dans les territoires de Bafwasende, Banalia, Basoko et Ubundu. Dans ces entités, des foyers miniers d'or et de diamant se multiplient chaque année. Huit entrepreneurs exploitent des minerais, cependant sept n'ont pas de permis d'exploitation. Une seule détient ce permis délivré, les autres ne disposent que des permis de recherche, alors qu'elles exploitent les minerais. 

« Notre équipe n'a pas eu l'accès aux informations des dates d'acquisition des licences pour en savoir si sont déjà expirées ou encore valides, alors que certaines entreprises mènent des activités industrielles depuis 2015 », lit-on dans le rapport. 

Les auteurs de cette enquête parlent alors d'une violation du code minier révisé de 2018 en RDC. 

Ces entreprises appartenant aux étrangers. Ces exploitants bénéficient du parrainage de certaines officiers militaires, autorités politiques provinciales et nationales. Sans les citer, ces ONG mettent en avant la disparition de 20 kilogrammes d'or saisis entre les mains des Chinois en février dernier à Banalia. Bien qu'arrêtés, ces exploitants étrangers ont été libérés « sous pression hiérarchique » de Kinshasa et les kilogrammes d'or interceptés n'ont pas été retracés par la suite. 

Ce cas « révèle l'affaiblissement des services de contrôle de l'État face aux réseaux mafieux, et démontre l'urgence de renforcer la gouvernance, la traçabilité et la lutte contre la corruption afin de préserver les revenus miniers au bénéfice de la nation », écrivent les deux ONG. 

Le rapport qui révèle d'autres faits accablants sera remis aux autorités judiciaires, à en croire ses auteurs. Ils veulent obtenir des poursuites judiciaires à l'endroit des sociétés minières actives dans la province de la Tshopo.

Gaston MUKENDI, à Kisangani