Les familles ayant fui les violents affrontements entre Wongo et Pende, dans le territoire d’Ilebo (Kasaï) demeurent toujours cachées dans la brousse, dans des conditions de survie jugées « catastrophiques », alerte la société civile locale.
Plus de deux semaines après l'explosion de ce conflit communautaire, aucun retour n’est encore possible en raison d’une peur persistante et d’une tension toujours palpable entre les deux communautés.
« Les déplacés sont toujours dans la brousse. Ils ne sont pas encore retournés parce que la peur est encore là, la tension est toujours là entre les deux parties. Les affrontements sont encore frais. Ils vivent des conditions difficiles et sont abandonnés à leur triste sort. L'État doit intervenir. Il faut une assistance médicale et humanitaire, parce que ces personnes ont tout perdu », a indiqué à ACTUALITE CD le week-end dernier, Willy Woto Ngula Ndjoko, président de la société civile d’Ilebo.
LE conflit a éclaté début novembre et a déjà fait au moins 15 morts, dont deux chefs coutumiers, trois policiers et un militaire.
Le drame, survenu le mercredi 5 novembre dans le village Kalunga-Port (secteur de Sud-Banga), a également fait plus de 70 blessés et conduit à l’incendie de plus de 400 habitations, poussant des centaines de familles à se disperser dans la brousse et dans des villages voisins pour échapper aux violences.
Ces affrontements trouvent leur origine dans un différend autour du contrôle d’une mine de diamant et de terres agricoles, un conflit latent depuis plusieurs mois et qui a fini par dégénérer.
Alors que la situation demeure volatile, les acteurs locaux appellent urgemment les autorités à assurer sécurisation, prise en charge médicale, nourriture, abris d’urgence et à ouvrir un corridor humanitaire pour atteindre les personnes isolées.
Michel Cyala