Le gouvernement de la RDC a adopté, vendredi 12 septembre dernier, le projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Présenté par le vice-premier ministre et ministre du Budget, Adolphe Muzito, ce document fixe les prévisions de dépenses et de recettes à 59 020,5 milliards de francs congolais, soit 20,3 milliards USD. Il s’agit d’une progression de 16,4 % par rapport au budget rectificatif 2025 (50 691,8 milliards FC, soit 17,7 milliards USD).
Selon Adolphe Muzito, ce relèvement du budget reflète la consolidation des efforts de stabilisation macroéconomique engagés ces dernières années, ainsi que l’ambition du gouvernement de mettre en place une trajectoire budgétaire plus soutenable. Le compte rendu de la 58ᵉ réunion du Conseil des ministres souligne que cette trajectoire doit permettre, à horizon 2028, le dédoublement des recettes courantes par rapport à leur niveau actuel.
Le projet de budget 2026 se distingue par l’accent mis sur la mobilisation accrue des ressources internes, un axe central des réformes portées par Adolphe Muzito et le ministre des Finances, Doudou Fwamba. L’exécutif table sur 12,5 milliards USD de recettes internes, grâce notamment à la digitalisation des régies financières, à la normalisation d’un modèle unique de facture, à la télédéclaration de la TVA, à la réforme du quitus fiscal et à la taxation des placements extérieurs des banques commerciales.
À ces mesures s’ajoute, dès janvier 2026, la mise en œuvre de la réforme de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, destinée à élargir l’assiette fiscale. Le reliquat des recettes, évalué à environ huit milliards USD, sera assuré principalement par des financements extérieurs, dont le soutien budgétaire du Fonds monétaire international (FMI).
En y ajoutant les budgets annexes, les comptes spéciaux et les recettes exceptionnelles, l’enveloppe totale pour 2026 atteint 20,3 milliards USD.
Le gouvernement affirme vouloir orienter cette augmentation vers les secteurs jugés prioritaires pour la stabilisation et le développement du pays. Les allocations prévues dans les infrastructures, la sécurité, la diversification économique et les services sociaux essentiels ont pour objectif d’améliorer le bien-être des populations, réduire les inégalités et soutenir la reconstruction des zones affectées par les conflits à l’Est.
La qualité et l’efficacité de la dépense publique figurent également parmi les axes de renforcement, en cohérence avec les objectifs de gouvernance financière fixés par les autorités.
La Première Ministre, Judith Suminwa a déposé, le 15 septembre à l’Assemblée nationale, ce projet de loi de finances de l’exercice 2026. Après le dépôt de ce texte et conformément aux dispositions de l’article 83 de la loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques, l’Assemblée nationale dispose d’un délai de 40 jours à compter de la date du dépôt pour adopter le projet de loi de finances de l’année. De son côté, le Sénat disposera de 20 jours pour l’adopter en seconde lecture, avant son envoi au Président de la République pour promulgation.