Un atelier pédagogique et de sensibilisation sur la proposition de loi portant principes fondamentaux relatifs à l’élevage s’est ouvert, ce jeudi 7 novembre, au Palais du Peuple, siège du Parlement congolais.
L’initiative émane du député national Sosthène Maombi, auteur de cette proposition de loi. L’atelier réunit des parlementaires, experts du secteur de l’environnement, chercheurs, opérateurs économiques et partenaires techniques, tous mobilisés autour d’un objectif commun : comprendre, enrichir et appuyer le processus législatif visant à doter la République démocratique du Congo d’un cadre juridique moderne pour le développement de l’élevage.
Un secteur stratégique à refonder
L’élevage constitue un secteur clé pour la souveraineté alimentaire, la sécurité nutritionnelle et la diversification économique du pays. Or, il reste encore régi par une ordonnance-loi datant de 1936, devenue obsolète face aux réalités actuelles de la production animale, de la santé vétérinaire et des normes internationales auxquelles la RDC a adhéré.
Plus de soixante ans après l’indépendance, le pays demeure confronté à une insécurité alimentaire persistante, notamment en matière de protéines animales. À cela s’ajoutent de nombreux défis : changements climatiques, mobilité transfrontalière du bétail, dégradation des pâturages, faibles investissements et structuration insuffisante du secteur.

Face à ces enjeux, la proposition de loi initiée par l’honorable Maombi Kaisongo plaide pour une refondation juridique et institutionnelle du secteur, afin de stimuler la productivité, la recherche, l’innovation et la compétitivité.
Des innovations majeures dans le texte
Le texte introduit plusieurs innovations importantes, parmi lesquelles :
• la mise en place d’un cadre réglementaire incitatif pour les éleveurs et opérateurs économiques ;
• la création d’un Conseil consultatif national de l’élevage ;
• la mise en place d’un Fonds national de soutien au développement de l’élevage et de gestion des risques et calamités ;
• la création d’un Observatoire du secteur de l’élevage et d’une Haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés ;
• la définition claire des espèces animales comestibles, conventionnelles ou non conventionnelles.
Ces dispositions marquent une avancée notable vers la modernisation et la professionnalisation du secteur, tout en respectant les engagements constitutionnels et internationaux de la République démocratique du Congo.
Vers une appropriation collective du cadre juridique
Dans son allocution d’ouverture, le député Sosthène Maombi a insisté sur la nécessité d’une appropriation collective du texte :
« L’adoption et la mise en œuvre effective de ce cadre juridique nécessitent une appropriation politique, technique et sociale par toutes les parties prenantes », a-t-il déclaré.
C’est dans cette optique que se tient cet atelier pédagogique et inclusif, destiné à renforcer la compréhension et la mobilisation autour du projet de loi.
L’activité s’inscrit dans une vision plus large de promotion d’une gouvernance agropastorale durable, contribuant à la sécurité alimentaire nationale et à la croissance économique du pays.