La plateforme Sauvons la RDC, proche de l’ancien président Joseph Kabila, a réagi avec indignation à la décision du gouvernement congolais via le ministère de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières de suspendre les activités des partis politiques d’opposition ayant participé au conclave des forces politiques et sociales tenu à Nairobi (Kenya) du 14 au 15 octobre 2025.
Selon le communiqué rendu public mercredi 1er novembre 2025, le mouvement estime qu’il s’agit d’un acte de guerre contre le pluralisme politique, l’État de droit et la liberté d’association et de réunion.
"Sauvons la RDC prend acte du fait qu’en lieu et place de gagner la paix, de consolider la démocratie et de raffermir la cohésion nationale, Monsieur Félix Tshilombo a fait le choix de tensions et de promotion de la violence d’État, en vue d’effacer toute trace d’une opposition à son régime, ramenant la RDC à l’ère de la pensée unique ou du parti unique, aujourd’hui érigé en infraction imprescriptible de haute trahison par la Constitution", souligne le communiqué.
Le regroupement politique né à Nairobi (Kenya) dénonce également des mesures arbitraires et disproportionnées d’un régime qu’il qualifie d’" aux abois ", et salue la solidarité de plusieurs acteurs politiques à l’endroit des formations concernées. Il appelle la population congolaise à se mobiliser contre ce qu’il décrit comme une tentative de confiscation du pouvoir.
"Nous invitons l’ensemble du peuple congolais qui se reconnaît dans notre combat politique à se lever et à se mobiliser pour faire échec à la tentative de Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo et de ses acolytes de s’éterniser au pouvoir par la force, au mépris de l’unité nationale et des acquis démocratiques. À bas la tyrannie, vive la liberté ! Levons-nous pour sauver la République démocratique du Congo !", lit-on dans le document.
Le gouvernement congolais a saisi la justice pour demander la dissolution de plusieurs partis d’opposition, parmi lesquels le PPRD de Joseph Kabila, le LGD de Matata Ponyo et l’UDAO de Claudel André Lubaya, à la suite de leur participation au conclave de Nairobi aux côtés de l’ancien chef de l’État, condamné à mort pour participation à un mouvement insurrectionnel.
En parallèle, Kinshasa a également suspendu les activités de toutes les formations signataires de la déclaration de Nairobi, notamment : le PPRD, le LGD, la Piste pour l’Émergence de Seth Kikuni, l’AAP de Théophile Mbemba, l’ATD de José Makila, le MPCR de Jean-Claude Vuemba, le MLP de Franck Diongo, ainsi que la COFEDEC, la PNEC, l’UPC et l’ADCP.
Ces mesures, justifiées par le gouvernement au nom de la sécurité nationale, ont déclenché une vague de protestations au sein de la classe politique et de la société civile, qui y voient une atteinte grave aux libertés démocratiques.
Clément MUAMBA