
Les activités socio-économiques tournent au ralenti ce jeudi 23 octobre dans la localité de Buramba, située à cinq kilomètres de Nyamilima, dans le groupement Binza, territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Cette paralysie intervient après le meurtre du chef de la localité de Buramba, tué dans la nuit du mardi à ce mercredi 22 octobre par des hommes armés non autrement identifiés.
Selon un habitant de la zone, contacté par ACTUALITÉ.CD, plusieurs boutiques, magasins et officines pharmaceutiques sont restés fermés. Les activités champêtres ont également été perturbées, contraignant de nombreux cultivateurs à regagner leurs domiciles. Cette situation a plongé la localité dans une atmosphère de peur et de tension.
« Aujourd’hui, ici à Buramba, les gens se sont réveillés dans une grande panique. Hier, on a tué le chef de localité. Les boutiques, les magasins et même les pharmacies sont restés fermés. Certains enfants ne sont pas allés à l’école, et plusieurs cultivateurs n’ont pas accepté de se rendre dans leurs champs. Les M23 sont les autorités qui contrôlent actuellement cette localité, mais, jusqu’à présent, ils ne disent rien. Ils ont promis d’ouvrir une enquête, affirmant que ce seraient les miliciens Wazalendo qui auraient tué le chef de localité. Cependant, jusqu’à présent, aucune activité n’a repris dans l’ensemble de la localité de Buramba », témoigne à ACTUALITÉ.CD un habitant de Buramba.
Pour rappel, le chef de la localité de Buramba, connu sous le nom de Maliro, a été assassiné dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 octobre 2025 par des hommes armés non identifiés.
D’après plusieurs sources locales, les assaillants ont fait irruption à son domicile aux environs de minuit et ont utilisé des armes blanches pour ôter la vie à cette autorité coutumière.
Des témoins sur place rapportent que les présumés criminels ont forcé la porte de la résidence avant de contraindre la victime à sortir, puis l’ont violemment attaquée à l’aide de machettes et de haches. Le chef Maliro n’a pas survécu à cette agression particulièrement brutale.
Les motifs du meurtre demeurent inconnus. Cependant, certaines sources locales évoquent de possibles tensions liées à la gestion administrative du chef ou à des soupçons de collaboration avec le mouvement armé AFC-M23, qui contrôle actuellement plusieurs zones du territoire de Rutshuru.
Après le crime, les assaillants ont également pillé des boutiques et emporté du bétail, avant de se retirer dans la brousse. Les éléments du service de sécurité du mouvement AFC-M23 ne seraient intervenus que tardivement, selon des témoins.
Ce meurtre s’inscrit dans un contexte d’insécurité persistante au Nord-Kivu, où plusieurs chefs coutumiers ont déjà été pris pour cibles cette année.
On se souvient notamment de Charles Kalibiri Bihemu, chef du village Malehe dans le groupement Kamuronza, territoire de Masisi, tué par des hommes armés non identifiés dans la cité de Sake.
Un mois plus tôt, le chef du village Kiziba 2, dans le groupement Mudja, territoire de Nyiragongo, avait également été assassiné dans la nuit du lundi au mardi 11 février, en même temps que ses trois enfants.
Josué Mutanava, à Goma