Kinshasa: des organisations féminines appellent Bumba à revoir la composition de son nouveau gouvernement

Des ONGs DDF appellent Bumba à revoir la composition de son gouvernement
Des ONGs DDF appellent Bumba à revoir la composition de son gouvernement/Déclaration 17 octobre 2025

Dans une déclaration commune faite ce 17 octobre, une dizaine de représentantes d’organisations de défense des droits des femmes, réunies au siège du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), ont exprimé leur indignation face au récent remaniement opéré par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Elles appellent Daniel Bumba à revoir la composition de son équipe gouvernementale en y intégrant des femmes.

“ Nous, femmes congolaises, réunies au sein du Cadre permanent de concertation des femmes congolaises (CAFCO), de la Coalition Beijing RDC, du Comité national Femme et Développement (CONAFED) et du mouvement Rien Sans Les Femmes (RSLF), avons suivi avec regret la publication, le mercredi 15 octobre 2025, de l’Arrêté N°SC/232/CAB/GVK/DBL/2025, signé par le gouverneur Daniel Bumba Lubaki, portant modification de la composition de l’équipe gouvernementale provinciale et redéfinissant les portefeuilles. Nous constatons, avec consternation, que parmi les dix ministres provinciaux nommés, il n’y a aucune femme ”, ont-elles déclaré.

Face à ce tableau jugé « macabre, anti-genre, anti-inclusion et régressif », les ONG recommandent au gouverneur de revoir la composition de son gouvernement afin qu’il se conforme à la législation nationale et s’aligne sur la vision du chef de l’État, « champion de la masculinité positive ».

Les organisations rappellent que la République démocratique du Congo a souscrit à plusieurs engagements internationaux garantissant la parité hommes-femmes dans la gestion publique, conformément à l’article 14 de la Constitution.

Elles soulignent également que le président Félix Tshisekedi, reconnu comme champion de la masculinité positive par l’Union africaine,  “est conscient de la lourde responsabilité de fournir des évidences sur l'indice genre”. C’est ainsi qu’il a posé des actes concrets en nommant pour la première fois une femme Première ministre, reconduite récemment à la tête d’un gouvernement composé à 34% de femmes occupant des portefeuilles régaliens.

"Au niveau du gouvernement provincial de Kinshasa, il y a 0% de femmes dans la gestion : un recul patent qui viole les dispositions constitutionnelles ”, ont-elles dénoncé.

Enfin, les organisations féminines appellent les chefs de partis et regroupements politiques à proposer au gouverneur des noms de femmes compétentes pour occuper les postes ministériels vacants, et exhortent les femmes congolaises à rester mobilisées pour le respect des textes garantissant leurs droits.

Prisca Lokale