La sortie d'un nouveau mouvement politique avec à sa tête l'ancien Chef de l'État Joseph Kabila ne cesse de susciter des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais. Il s'agit de « Sauvons la République démocratique du Congo », né à la suite du conclave ténu du 14 au 15 octobre à Nairobi, au Kenya. Il comprend des acteurs tels que Franck Diongo, Augustin Matata, Seth Kikuni, Jean-Claude MVuemba, Théophile Mbemba et autres.
Les Forces Politiques Alliés de l'UDPS/Tshisekedi (FPAU) dirigées par le vice-ministre du Budget, Elysé Bokumwana Maposo, rappellent que depuis plus d'une année, Joseph Kabila a fui sans raison le territoire national, violant ainsi le devoir de réserve que lui impose la loi. Ce groupement politique rappelle également son récent séjour dans l’est du pays, dans les zones sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda.
« Cette déloyauté envers la patrie lui a d'ailleurs valu une condamnation à mort pour trahison et crime de guerre. Avec lui à Nairobi, se trouvent d'autres fugitifs, notamment des personnes condamnées pour détournement de fonds publics dans le cadre du projet Bukanga-Lonzo et d'autres affaires. Cette rencontre dédiée à la déstabilisation de notre pays illustre plusieurs leçons importantes qui appellent à la vigilance de chaque congolais », dit ce regroupement politique membre de l'Union sacrée de la Nation (USN).
Tout comme le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, cette plateforme politique de l'USN note l'absence de moralité dans le chef de ce nouveau mouvement politique autour de l'ancien Président Joseph Kabila. Les FPAU relèvent qu'il s'agit d'un rassemblement des fugitifs qui ont des antécédents avec la justice Congolaise.
« Un groupe de personnes condamnées pour des infractions très graves commises pendant et après leur gestion du pays se permet de s'ériger en donneurs de leçons. La République continue pourtant de payer le lourd tribut de leur trahison et de leur malversation. Que devient la moralité de la vie publique si des délinquants peuvent continuer à jouir de la même vie après leur condamnation ? », s'est interrogé ce regroupement politique.
Dans leur déclaration, les Forces Politiques Alliés de l'UDPS/Tshisekedi dénoncent la complicité du Kenya, considéré comme « État frère » qui prend l'élan de toujours participer aux actions de déstabilisation de la République Démocratique du Congo pays.
« Cela s'est manifesté, entre autres, par la création sur son territoire du mouvement terroriste rwandais AFC/M23, la nomination d'un consul général pour Goma, et maintenant l'organisation d'un mouvement subversif, appelé à tort « Sauvons la RDC », sur le sol kényan avec l'appui direct des autorités de cet État. Ce comportement inamical du Kenya est perçu comme des actes d'ingérence flagrants dans les affaires internes de la RDC, en autorisant et en facilitant constamment des activités politiques et militaires hostiles envers notre pays. Cette attitude du Kenya viole la Résolution 2625 de l'Assemblée Générale (relative aux relations amicales entre les États) qui prohibe tout soutien, direct ou indirect, à des mouvements visant à renverser un gouvernement étranger. Dans ce contexte, le Kenya, par le comportement de son gouvernement, viole la souveraineté de notre pays, et s'ingère dans les affaires intérieures de la RDC. Violation grave du Droit International ».
Sous la présidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, plusieurs responsables politiques et figures de la société civile congolaise se sont réunis du 14 au 15 octobre à Nairobi, au Kenya, pour un conclave sur « l’avenir du Congo ». À l’issue de ces travaux, ils ont annoncé la création d’un nouveau cadre politique baptisé « Mouvement Sauvons la RDC », destiné, selon eux, à « mettre fin à la tyrannie, restaurer la démocratie et favoriser la réconciliation nationale ».
Réunis autour d’un diagnostic jugé « alarmant » de la situation du pays, les participants ont dénoncé une « crise multiforme » en République démocratique du Congo, marquée, selon eux, par des dérives politiques, économiques et sociales. Dans leur déclaration finale, ils ont accusé le pouvoir en place d’avoir « violé la Constitution », « restreint l’espace démocratique » et « instrumentalisé la justice à des fins politiques ».
Sous la conduite de Joseph Kabila, le conclave a également appelé à la tenue d’un dialogue inclusif et sincère, soutenu par les Églises catholique (Cenco) et protestante (ECC), afin de sortir de la crise politique et sécuritaire actuelle. Les signataires ont rejeté tout « monologue politique » initié par le président Félix Tshisekedi.
Clément MUAMBA