Guy Kalombo et Théo Farncken, ministre Belge de La Défense et du commerce extérieur
L'Union européenne (UE), par le biais de la Belgique et de la Facilité européenne pour la paix, soutient les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avec des équipements non létaux, des formations et une aide médicale afin d’améliorer leurs capacités opérationnelles, la protection des civils et la stabilité dans l’est du pays.
Ce soutien s’inscrit dans une approche globale de réforme du secteur de la sécurité, grâce à des fonds européens dédiés, et vise à renforcer les FARDC pour leur permettre de mieux accomplir leurs missions. Cette assistance est notamment fournie à la 31ᵉ brigade de réaction rapide des FARDC afin d’accroître son efficacité.
Dans un contexte où la coopération bilatérale en matière de défense entre la République démocratique du Congo et le Royaume de Belgique est au beau fixe, Théo Francken, ministre belge de la Défense et du Commerce extérieur, en mission officielle en RDC à la tête d’une délégation, a été reçu lundi 1er décembre 2025 au salon d'honneur de la base aérienne de l’aéroport militaire de N'djili par le vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Guy Kabombo Muadiamvita, accompagné du chef d’état-major général, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe.
Selon la cellule de communication du ministère de la défense, les deux autorités, accompagnées de leurs délégations respectives se sont entretenues autour des questions se rapportant à la coopération militaire entre la RDC, la Belgique et l'Union Européenne. Les échanges ont également tournés sur la formation, l’appui opérationnel, la coopération médicale et le soutien au renforcement des capacités des FARDC. Guy Kabombo Muadiamvita, a salué une visite « hautement symbolique », témoignant de la volonté belge de renforcer un partenariat militaire historique devenu stratégique.
"Votre présence en République démocratique du Congo, moins d’un an après votre entrée en fonction à la tête du ministère belge de la Défense, traduit l’importance politique que votre pays attache à notre partenariat. Elle témoigne également de la constance des liens historiques qui unissent la RDC et la Belgique, liens qui ont évolué pour devenir aujourd’hui un partenariat pragmatique orienté vers la sécurité, la formation, le renforcement des capacités et la stabilité de notre région. Je voudrais également saluer la présence du Chef d’État-Major de la Défense belge, et celle du Chef d’État-Major général des FARDC, dont la collaboration constante contribue à renforcer les liens professionnels entre nos armées", a déclaré le ministre congolais de la Défense nationale et anciens combattants.
Pour sa toute première visite officielle en RDC, le Ministre de la Défense Belge a réaffirmé le soutien de son pays, le Royaume de Belgique, face aux défis sécuritaires que traverse l’Est du Congo. Il a également souligné l’engagement du nouveau gouvernement belge, à renforcer par l’augmentation du budget de la défense, en faveur d’une coopération plus élargie.
"Nous avons un nouveau gouvernement chez nous, et il est essentiel de montrer que nous sommes ici pour vous soutenir, sur le plan politique comme sur le plan diplomatique. Notre ministre des Affaires étrangères est déjà venu, je pense, à deux reprises. Mais il est également important d’être présent sur le plan de la défense, parce que vous êtes un pays sous attaque depuis des années. Je crois qu’il est essentiel que la Belgique montre son soutien absolu vis-à-vis de votre pays et c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui et dans les jours qui viennent", a fait savoir le ministre Belge de la défense.
Et de poursuivre :
"J’espère avoir de bonnes rencontres ici, mais aussi aller voir nos militaires à Kindu : comprendre ce qu’ils font, quelles sont leurs tâches et ce que nous pouvons faire ensemble pour le futur et les prochaines années. C’est la raison de ma présence. Cela faisait longtemps qu’un ministre belge de la Défense n’était pas venu ici. Pour moi, c’était une priorité de venir chez vous".
À la suite de cet entretien, poursuit la source citée, les ministres et leurs délégations se sont envolés à destination de Kindu, province du Maniema, où se trouve le quartier général de cette brigade pour s'enquérir de l'état d'avancement des travaux initiés dans le cadre de cette coopération. De l'aéroport de Kindu, direction la 31e brigade de réaction rapide, où les parties ont pris part à un briefing sectoriel présentant l'état d'avancement des travaux initiés dans le cadre de la coopération entre Union Européenne, la RDC et la Belgique sur le renforcement des capacités logistiques, équipements et infrastructures militaires.
Les deux personnalités ainsi que leurs suites, ont effectué une visite des chantiers en cours, notamment la construction d’un complexe logistique et d’un bâtiment de l’état major de Brigade, au Camp Lwama. Il a souligné que dans un délai proche, la RDC va affecter un attaché de défense à Bruxelles dans le souci de renforcer davantage cette coopération militaire bilatérale.
"Nous sommes ici à Kindu. Nous avons un grand projet européen que la Belgique a mis en place. C’est un projet important pour la 31ᵉ brigade. Nous collaborons depuis des années ensemble, et cela fonctionne très bien, car nous devons travailler ensemble contre l’agresseur présent dans la région et tenter de stabiliser le pays. Deuxième point très important : la République démocratique du Congo va désigner un attaché de défense à Bruxelles. C’est une première, une très bonne nouvelle, et cela montre que notre collaboration doit encore se renforcer à l’avenir", a fait savoir le Ministre Belge de la défense.
Alors que la RDC fait face à des situations de conflits et à la présence de nombreux groupes armés sur son territoire, l’Union européenne et ses Etats membres s’engagent à accompagner la République démocratique du Congo et ses forces armées dans le renforcement de leurs capacités à sécuriser leur territoire et à protéger leur population.
Dans ce contexte, renseignait un communiqué de l'UE l'année dernière, l’Union européenne a adopté, en juillet 2023, après requête des autorités congolaises, une mesure visant à accorder une assistance d’un montant de 20 millions d’euros à la 31ème brigade de réaction rapide des FARDC, dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix.
Grâce à cette mesure mise en œuvre avec l’appui du ministère de la Défense belge, l’UE fournira des équipements individuels et collectifs non létaux pour améliorer les performances de cette brigade et procédera également à la réhabilitation de certaines infrastructures de leur casernement. La 31ème Brigade de réaction rapide des FARDC bénéficie déjà d'une formation et d'un encadrement technique de la part du ministère de la Défense belge depuis une dizaine d'années
Comme pour tout soutien au titre de cette facilité, il est prévu un ensemble de contrôles et de mesures de suivi destinés notamment à garantir l’utilisation adéquate des équipements par la brigade ainsi que le respect des droits humains et du droit international humanitaire.
Ce soutien s’inscrit dans une logique d’engagement stratégique plus large de l'Union européenne dans le pays. Cet engagement, l’Union européenne le traduit également par un appui à la réforme du secteur de la sécurité, à travers son programme « Unis pour la Paix et la Sécurité » (29.500.000 euros pour la période 2023-2027), ainsi que par différents appuis bilatéraux des Etats membres.
La Facilité européenne pour la paix a été créée en mars 2021 pour financer des actions de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) dans le domaine militaire et de la défense, dans le but de prévenir les conflits, de préserver la paix et de renforcer la sécurité et la stabilité internationales. La facilité européenne pour la paix permet notamment à l'UE de financer des actions visant à renforcer les capacités d'États tiers et d'organisations régionales et internationales dans le domaine militaire et de la défense.
Clément MUAMBA
