Les participants à l’atelier
AFIA MAMA ASBL a lancé, le mercredi 3 décembre à Kinshasa, un atelier dédié à la gestion des traumatismes et au renforcement des capacités des défenseurs des droits humains (DDH) déplacés de l’Est de la RDC. L’initiative bénéficie du soutien financier de l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne et s’inscrit dans le Programme de Protection Intégrée et Résilience des Défenseur·e·s des Droits Humains (PIR DDH).
Ouvrant les travaux, la Directrice exécutive d’AFIA MAMA ASBL, Anny Modi T., a insisté sur la nécessité d’accompagner les défenseurs contraints de fuir leurs provinces en raison de l’insécurité persistante.
Elle a rappelé que ces acteurs jouent un rôle central dans la protection des populations et la documentation des violations, tout en affirmant que l’organisation restera engagée à leurs côtés : « Vous n’êtes pas seuls en dépit des défis que vous et nous rencontrons. Notre détermination demeure entière. Nous continuerons de travailler avec les institutions nationales et internationales afin de leur rappeler leurs responsabilités face à la situation des défenseurs des droits humains déplacés à Kinshasa. »
La première intervention de l'atelier a été animée par le psychologue clinicien Leddy Mobikila du Programme national de la santé mentale. Il a expliqué les mécanismes du traumatisme, ses manifestations et ses effets sur le corps. Des exercices de relaxation et de détraumatisation ont permis aux participants de relâcher une partie de la tension accumulée.
Cette activité qui va se clôturer le 4 décembre comprend des sessions sur le plaidoyer stratégique, la communication appuyée sur des preuves et la mobilisation communautaire. Les approches pédagogiques combinent exposés, échanges interactifs, études de cas et exercices pratiques.
Des participants originaires notamment de Goma et Bukavu, aujourd’hui installés à Kinshasa pour des raisons de sécurité, ont salué une formation qu’ils estiment arriver au moment opportun compte tenu de leur fragilité psychologique actuelle. Les échanges collectifs ont permis de partager des expériences personnelles, de mettre des mots sur les difficultés émotionnelles et de renforcer la solidarité entre pairs.
75 défenseurs, journalistes et parajuristes de différentes provinces prennent part à la session organisée au nouveau bâtiment administratif du ministère de l’Intérieur. Les travaux se clôtureront le 4 décembre et donneront lieu à plusieurs livrables, dont un rapport final avec recommandations et plan de suivi.
À travers le PIR DDH, AFIA MAMA ASBL entend poursuivre son action en faveur de la protection, de la santé mentale et de la résilience des défenseurs des droits humains œuvrant dans les zones à risque du pays.
Nancy Clémence Tshimueneka
